Coucher du soleil sur le port de Daklha
La Traversée
Premier épisode Fuerteventura Dakhla
Nous sommes partis stressés pour cette traversée... Les coups de sud se multipliaient et nous avions peur de rester bloqués aux Canaries si une fenêtre météo ne se dégageait pas avant que je sois trop avancée dans ma grossesse. Nous avons finis le carrénage et sorti le bateau le vendredi et nous sommes partis le mardi car la fameuse fenêtre pointait son nez. Cela nous a un peu précipité et idéalement on aurait eu besoin de plus de temps et de repos. Nous avons longtemps hésité avec Maguy et Patrick qui nous avaient convaincu d'aller au Cap Vert ensemble pour passer Noël avec eux, et finalement nous avons décidé de partir car il n'y avait pas de vent de sud prévu même si le vent était un peu faible. Personellement cela me convenait car je préfère pas assez de vent que trop alors nous sommes partis, tendus et inquiets mais partis quand même. Nous avons commencé avec une nuit pleines d'orages et sans lune pas très agréable. J'était malade donc la nave commençait mal... Stef avait du mal à caler ses voiles car le vent tournait sans cesse et la mer forte nous bourlinguait et... puis plus rien! Nous en avons profité pour nous doucher avec des seaux d'eau de mer qui nous ont bien revigoré, même si la mer nous secouait toujours. Nous avons aussi eu la visite magnifique d'énormes dauphins qui nous ont autant observé que nous parce que nous étions presque arrêtés et ils allaient tout lentement à la proue et jouaient tout doucement, jetant un oeil sur le côté pour nous voir. C'était superbe!!
Et puis on a fait une rencontre improbable en pleine mer au bout de 48h, un voilier, le Blue Note avec Marion, Jean-Laurent et leur trois enfants. Nous nous sommes amarrés ensemble avec un bout pour pouvoir discuter et partager la météo. Entre temps François le père de Stef nous a informé par les fichiers météo qu'un vent de sud arrivait, alors nous avons décidé de faire une escale au Maroc à Dakhla. Nous avions été tellement charmés par notre escale à Essaouira et nous en avions marre.
Bon, nous ne pouvons pas dire que l'effet d'Essaouira a été le même à Dakhla. On a pas bien compris sur le coup. Les autorités nous ont demandé 50 euros pour le jour d'arrivée et le jour de départ pour un mouillage infame au milieu des sardines mortes et la puanteurs de leurs boyaux. Les chaluts de tout le Maroc viennent là pour les bancs de sardines de plusieurs kilomètres pour l'industrie alimentaire. C'est une horreur de voir ces tonnes de poissons transbahutés alléatoirement dans la glace des bateaux aux camions. Nous n'avons jamais eu l'autorisation de mouiller et débarquer devant un hotel sympa dans la baie plus proche de la ville. Nous avons dû avec les 5 enfants passer par 5 gros chaluts à chaque sortie à terre, avec mon gros ventre en prime et manquer de se casser la gueule à chaque passage à cause des autorisés malveillantes! Dakhla c'est une ville sans charme sans medina, avec des bâtiments en bétons pas finis et espacés. L'odeur du port se diffuse partout et est dégoutante. Il y a des militaires partout et les gens sont fermés. Nous apprendrons plus tard les enjeux entre Marocains et Saharaouites et du coup la fermeture des gens du Sahara occidental qui n'osent pas s'exprimer et les Marocains qui abusent et envahissent ce territoire et ne veulent donc pas trop de témoins de ça. En plus il y avait eu des éclats juste avant notre arrivée donc ils craignaient peut-être que les touristes soient au courant. Les journalistes ne sont pas les bienvenus et tout ceux qui peuvent être témoins des exactions Marociaines non plus. C'est dommage on ne savait pas qu'il y avait la plus belle lagune du monde juste à côté! Comme on attendait une fenêtre météo pour continuer la route on a pas fait trop de tourisme. On a passé du temps avec Blue Note et les enfants, Lily s'est régalée mais nous sommes passés à côté du désert et de la belle lagune. A la place on a fait une balade sur la plage dégueulasse où les pêcheurs au filet laisses tout ce qui ne les intéresse pas pourrir sur la plage. Une vision de désolation entre les poissons morts et les poubelles ramenées par la houle de la ville plus loin. Impossible de se baigner et même Lily n'a pas trop eu le coeur à jouer au sable.
On a quand même fait le plein de fruit, de légumes, de fruits secs et on a même trouvé du Carte Noire en café. Ce sera ma surprise pour Noël pour Stef!
Voilà ensuite la bonne fenêtre météo s'est presenté nous n'avons pas demandé notre reste, les hommes se sont fachés pour ne pas payer les 50 euros qu'on nous demandait et on a récupéré nos passeports. En prime une visite au hamman nous a fait du bien au milieu de ce port crado. Ainsi que les quleques nuits de sommeil pendant ce mouillage.
La navigation
1 les orages 2 la rencontre avec Blue Note 3 La fabrication du drapeau Marocain 4 et 5 les Beaux dauphins 6 une belle bonite!
Daklha
1 Les chaluts à escalader 2 le quai des pêcheurs 3 Gabriel, Jeanne, Paula et Lily! 4 Sur le Blue Note
Deusième épisode Dakhla Dakar
Et là la belle navigation sur 6 jours qui nous attendait allait se révéler encore pire que l'autre avec une mer croisée du vent fort et des cargos tout le temps (heureusement que nous avions les instruments de veille). La fatigue rapidement s'est fait sentir, même si Stef m'a laissé des nuits sans quart je ne dormais pas tant on était ballotés, même stef n'a pas dormis. Le bateau à la gîte du côté droit ne laissait qu'un endroit pour se caler, on a eu des rafales qui nous on fait gîter à voir les poissons et parfois les dauphins par le hublot! J'ai surmonté des gîtes que je n'avais connu, mais à force j'ai lâché. Je me retrouvait seule à serrer les dents quand Stef dormait, et puis je passais la tête dehors, je voyais que dehors ça avait l'air normal alors je cédais à l'acceptation que le bateau avancait et nous n'allions pas nous coucher. Par miracle je me suis amariné car je n'ai pas été malade du tout, mais l'estomac n'était pas au beau fixe dans l'équipage. J'ai assisté aux manoeuvres de stef pour le surveiller car il était fatigué et la mer très violente, à tel point qu'une nuit il n'est même pas sorti dehors, il a même eu peur de la violence des éléments. Merci les pilotes automatiques et mer veille et AIS qui nous aident pour la veille. Somewhere a tenu le choc on se demande comment. Nous on avait le moral dans les chaussettes et moi des contractions tous le temps!
Noël: Par contre la fête de Noël est passée à l'as. J'ai trouvé la force et un peu le moral pour le 24 Décembre pour mettre des décorations dans le bateau, mais le soir nous n'avions même pas envie de cuisiner, nous avons juste bricolé de quoi remplir notre estomac malmené. En plus, nous voulions une belle fête pour Lily et pas lui gâcher ce moment magique, alors nous avons remis ça à plus tard.
Mais malgrès tout la patience paye et les efforts aussi, nous l'avons fait! J'ai crié mes grand dieux que c'était finis pour moi le bateau et que je prendrais l'avion dorénavant, mais avec deux ou trois nuit de bons sommeil je me sens fière d'avoir quand même réussi à arriver au Sénégal en bateau. Je me sens plus apparentée aux gens de bateau et j'accepte plus l'inconfort des navigations parce que ce que nous avons trouvé ici est un endroit super sympa. On est en Afrique! Merde c'est quelque chose quand même!
LE Cercle de voile de Dakar
1 La plage 2 Les copains 3 Emile et Lily dans le hammac 4 Les pirogues sur la plage
Dakar Sénégal
L'arrivée
Nous sommes donc enfin arrivés dans la Baie de Hann, mais d'abord la côte Africaine visible bien avant nous a surpris par ses couleurs, une terre ocre, des arbres feuillus, des cocotiers, une eau turquoise par endroit, pas du tout ce que nous avions imaginé. Déjà quelques pirogues se profilent entre les vagues, de jolies pirogues décorées de couleurs vives avec des noms Africains. Nous sommes tous exités, mais Stéphane est crevé, il faut faire attention aux filets, je prends la barre car ce serait vraiment con de se planter maintenant, on mets un moment à trouver le CVD, le club de voile de Dakar où nous voulons mouiller. Nous arrivons en même temps que Philippe et Patricia sur leur beau bateau, ils ne sont pas pressés, ils contournent l'île de la Madeleine et sont à la voile, quand nous coupons au milieu et notre moteur ronronne.
Nous mouillons du premier coup, on s'en félicite c'est la première fois depuis longtemps, on se félicite aussi d'avoir cette nouvelle ancre! Par contre personne sur les bateaux...Il y a beaucoup d'épaves et de bateaux mort accrochés à leurs ancres, habités par les oiseaux. On cherche du regard...on ne voit pas bien le ponton et puis la navette s'approche et on nous explique un peu. Quel joie!! Il y a un service toutes les heures pour venir te chercher, on peut se faire remplir les tancs d'eau (nous sommes à sec depuis 24h!!!!) gratuitement, on peut laver le linge et Fatou peut le faire pour toi, il y a des douches, des toilettes, un bar, des légumes et fruits, une épicerie, des "cases-restaurant" on est trop contents!! Nous arrivons un dimanche mais il y a pourtant du monde au club, nous retrouvons des voyageurs, Bibi et Didier, Wanda et les enfants, pas étonnant que personne ne soit sur son bateau!!
Au club c'est le paradis des chats et de la détente, il y a des hammacs, des tables et des chaises, des arbres qui protègent du soleil et laissent filer la brise c'est vraiment agréable!
On re-socialise on se dérouille et se détends, on est arrivés, eux aussi, tout le monde raconte son voyage et ce qu'il connait du Sénégal, c'est alléchant!...
Juste au dessus Saggio le passeur
En dessous les épaves de la baie d'Hann
Les beaux lutteurs sur la plage et les vautours à marée basse
Les papiers
On prendra le temps de se reposer le lendemain aussi avant de faire les papiers, enfin de tout remettre en ordre aussi avec le linge, le bateau et l'eau! Lily a pu courir on lui avait tant promis que cette nave prendait fin et qu'elle pourrait courrir sur terre! On est allés faire les papiers le mardi seulement et en un temps record car il ne nous faudra que 2 heures et quart entre tous les bureaux, les photocopies et les embouteillages. La route pour aller au centre ne ressemble pas à la jolie côte qu'on a vu de la mer, c'est des taxi tout déglingués aux parebrises souvent tout pétés, des calèches, des gens à pieds qui portent des trucs énormes sur leur tête, de la poussière et des trous géants dans la route, des bus assez courts et tout colorés où tout le monde s'entasse, quitte à faire la route sur le bout des orteils en se tenant à la porte ouverte prête à échapper tout le monde. Au bord de la route des cases-bouiboui où on vends des chaussures, où on forge le fer, on soude sans masque, on vends des fruits et légumes. Les hommes boivent le thé à l'ombre de grands arbres. Il y a de belles femmes en tenue hautes en couleurs, il y a des femmes voilées et d'autre plus modernes en jean serré, des hommes en Djelabah ou en jean et aussi en bleu de travail. Ca bosse dans cette partie de Dakar, nous passons par la zone industrielle, tout le monde s'active!! C'est pas très joli mais c'est vivant!!
Dans les bureaux de la douane ou de la police, chacun a sa télé avec les clips de musique locale qui défilent et les gens qui se bousculent. Tout a l'air informel et pourtant il y a de sérieux enjeux pour nos visas. A la police le type prends nos passeports et continue ses mots-croisés pendant que nous remplissons les formulaires. Une mode assez surprennante dans la police Sénégalaise: la tongue-chaussette car nous sommes en hiver, ne l'oublions pas. Nous trouvons les 30 degrés tout à fait suffisant mais on voit des écharpes, des polaires et ...des tongues-chausette dans les bureaux! Enfin nous n'attendons pas du tout et ça c'est cool! C'est peut-être grâce au bébé à venir ou Lily qui nous aident...
Les bruits
La nuit ici il ya plein de bruits. D'abord je ne sais pas à quelle fréquence exactement mais il y a les appels à la prière en arabe, il y a les chants toutes la nuits en Walof, on pense que ce sont les pêcheurs mais on a pas déterminé encore. Ensuite il y a les klaxons du train, parce qu'en fait à chaque route le train klaxone pour prévenir qu'il arrive, pour les gens et les voitures. C'est chiant quand tu dors pas!! Et puis les oiseaux plus doux et agréables chantent tout le temps et sont de toutes sortes. Il y a des pies énormes, des petits oiseaux rouges magnifiques et des espèces d'oiseaux du paradis bleus et des grands vautours!
Le CVD
Sur la plage devant le cub, c'est vrai que les scènes sont assez contradictoires, il y a les pêcheurs avec leurs pirogues et leurs filets mais aussi les poissons morts, le sable blanc et les cocotiers mais l'eau de la mer est noire. Les toubabs (blancs qui habitent ici) montent des beaux chevaux tout bien soignés au milieux des "campements" genre bidon ville. Les hommes le soir, font tous du sport, du jogging, des abdos, les jeunes jouent au foot et les plus vieux s'entrainent à la lutte. C'est beau, il sont beaux les Sénégalais, tous musclés, tout noirs avec le sable blanc qui leur colle à la peau...mais je m'égare!
Nous ne sommes pas trop sortis du CVD d'abord parce que tu restes facilement bloqué là parce que c'est agréable, ensuite parce qu'il y a un atelier pour bricoler, le voilier, internet et qu'on peut y vivre en autarcie et aussi ensuite parce la gastro s'est emparée de nous. Donc depuis notre arrivée nous avons passé la journée dans un hôtel vers l'île de Ngor pour que Lily se baigne dans une piscine, nous avons passé une bonne journée détente tous les trois. Nous sommes allés: au marché, enfin moi et Renel une américaine et ses enfants très gentils, dans l'école du quartier pour une garderie pour Lily, dans des petits resto dans les parages mais pas encore vraiment dans le centre ville et puis chez le médecin!
La santé
Nous avons été très inquiets pour Lily qui a été malade une semaine, avec des diarrhées et des vomissements qui l'affaiblissaient de jour en jour et de la fièvre. Heureusement il ne s'agit pas d'un palu mais d'une gastro bactérienne donc avec fièvre, mais la pauvre ça a été dur... Elle ne pouvait rien garder et était apathique au bout de 3 jour sans rien manger. Fatou la lavandière m'a donné du pain de singe, le fruit du baobab pour que je lui en fasse des boissons pour couper la diarrhée. Au bout de deux jours ça a marché. Tu prends le bissap si tu es constipé et le pain de singe si tu as la courante, c'est sympa les remèdes locaux! Maintenant tout va mieux, finis les lessives des draps tous les jours et les vêtements en tripple exemplaire souillés par les vomits et autres caca à laver!! Quelle galère! On n'en pouvait plus! En plus la lionne de Lily ne se laisse pas soigner comme ça, il a fallu que Stéphane se fâche tout rouge à chaque prise de l'antibio, et les nuits entre-coupées pendant une semaine, j'étais à plat!!
Cela nous aura donné l'occasion de parler à un professionel local du paludisme et d'avoir des prescriptions pour Lily et Stef. Stef a pris le relais de Lily avec la gastro plus les effets secondaires du traitement préventif anti-palu. Moi par chance je n'ai rien. J'ai même eu l'examen d'une sage-femme en mission gratuitement. La petite a bien la tête en bas comme je le sentais, mais n'est pas engagée, son coeur bat bien et ma tension est bonne, ainsi que mon col à 2 centimètres, tout va bien pour nous deux! C'est chouette d'avoir rencontré Martine au CVD!!
Les pêcheurs
Le bain hebdomadaire des moutons
Les femmes
L'art Sénégalais et la lutte anti-moustic
La lutte anti-moustique
C'est super dur de lutter contre les moustiques!! On se badigeonne de produit repulsif, on a acheté du produit à mettre sur les vêtements, on a une prise pour la nuit, je mets de la citronelle sur les coussins et les draps, nous avons des moustiquaires à tous les hublots, une moustiquaire de lit dans chaque chambre et aussi des spirales dans le cockpit et avec TOUT CA y a des petits malins ou des petites malines qui arrivent à venir nous piquer...c'est quand même extraordinaire!!! On nous dit qu'en campagne il y a moins de moustiques...On verra. On a même acheté une moustiquaire pour mettre dehors!! Bon alors on récolte des infos tous les jours. Il faut savoir quelques trucs, outre le fait que ce ne sont que les femelles qui piquent (ça te fait une belle jambe!!), que celles qui portent le palu piquent la nuit du coucher du soleil à lever, avec plus de moustiques au lever et au coucher du soleil, les moustiques qui piquent de jour eux sont porteurs de la dengue (génial!!) Par contre il faut savoir que le moustique ne s'éloigne pas de son nid, alors en mer on est plus tranquille... (Ouaisch...) Et aussi si un gars a le palu pas loin de toi casse toi parce que le moustic le pique et ensuite te pique et t'es mal!! C'est comme ça que le palu se propage... Enfin Stef a commencé le traitement préventif parce qu'il ne veut pas prendre le risque de ne pas pouvoir être disponible pour l'accouchement, moi le médecin me dit juste de me protéger, et pour Lily nous hésitons encore mais avons acheté les traitements préventifs et curatifs...
Les projets
L'espoir étant revenu avec la meilleur santé, nous allons partir vite d'ici et aller en Casamance! Ce matin encore François un toubab qui est venu ramener sa mère pour rentrer en France, mais il habite en Casamance, nous a rassuré que l'hopital régional était clean et que de tout de façon, le gynéco te donne une liste de matos à acheter et c'est toi qui fournis le gynéco, donc tu sais d'où ça vient! Par contre, il y a moins de moustiques, c'est plus propre, c'est moins cher, c'est calme et très beau, on peut mouiller devant un hotêl à 4 ou 5km de l'hôpital. Il y a une piscine et les villages allentours sont à ce qu'on dit très accueillants! En tous cas François habite dans l'un deux donc déjà ce sera sympa d'aller lui rendre visite et connaître sa petite et sa femme Sénégalaise. Il dit que les enfants du village seront ravi d'avoir Lily avec qui jouer, peut-être qu'enfin on va connaître des locaux et qu'on va faire connaissance avec une autre culture!!
Au marché
Depuis
Dakar
Nous sommes donc descendus de Dakar en cabotant de sorte à ne pas se fatiguer et déclencher l'accouchement par trop de remous. Nous avons donc fait un petit arrêt à Solome avant Sally, sur la petite côte. Nous avons slalomé sans relâche entre les bouées des pêcheurs très longtemps impossible d'être à la voile et nécessité de veille constante, avant de se relâcher et de faire de la belle voile.
Le Sine Saloum
Ensuite nous avons continué sur le Siné Saloum, après une navigation agréable d'une journée, même si nous avons encore rencontré beaucoup de bouées. Nous avons choisi de rentrer dans l'embouchure du Sine Saloum par la passe sud et ce fut une erreur... Nous nous sommes retrouvés à toucher avec 1m30 de fond dans les déferlantes. Je vous rappelle que notre tirant d'eau fait 1m75. Stéphane a avancé quand même et nous sommes passé mais nous n'étions pas fier. Moi au sondeur je voyais le fond remonter et Stef en haut voyait les déferlantes approcher...Il m'a dit "assieds toi bien!", Lily était avec moi et dans une grande secousse nous sommes passés!! Bon ça n'est que du sable ou de la vase mais quand même! Nous ne nous voyions pas rester bloqués dans les déferlantes à être chahutés au mieux ou couchés au pire! Parce que les déferlantes nous poussent vers le banc de sable en nous soulevant et faisant retomber le bateau violemment sur le sol qui se rapproche, sans nous laisser la possibilité de faire demi-tour. Par chance Stéphane a accéléré et une déferlante nous a poussé de l'autre côté du banc pour nous dégager de cette mauvaise posture!
Ensuite le contraste fut saisissant. La mer n'a plus une ride, les oiseaux chantent et les berges sont d'une végétation luxuriante et exotique. Nous avons mouillé timidement encore sous le coup de l'émotion comme si nous entrions dans la chambre d'un nouveau né endormi. C'est magnifique, la nature nous donne l'impression d'être les premiers humains à fouler ce sol. Il y a des baobabs majestueux et des oiseaux partout c'est superbe! Nous ne sommes pas remonté tout de suite vers Djifère tant cette nature nous a séduit. Plus un moustique, le calme, la nature...les couleurs du ciel et la simplicité de la vie. les pêcheurs nous proposent des raies avec 5 gros bulots pour 500FCFA, c'est vraiment pas cher.
Nous sommes donc descendus de Dakar en cabotant de sorte à ne pas se fatiguer et déclencher l'accouchement par trop de remous. Nous avons donc fait un petit arrêt à Solome avant Sally, sur la petite côte. Nous avons slalomé sans relâche entre les bouées des pêcheurs très longtemps impossible d'être à la voile et nécessité de veille constante, avant de se relâcher et de faire de la belle voile.
Le Sine Saloum
Ensuite nous avons continué sur le Siné Saloum, après une navigation agréable d'une journée, même si nous avons encore rencontré beaucoup de bouées. Nous avons choisi de rentrer dans l'embouchure du Sine Saloum par la passe sud et ce fut une erreur... Nous nous sommes retrouvés à toucher avec 1m30 de fond dans les déferlantes. Je vous rappelle que notre tirant d'eau fait 1m75. Stéphane a avancé quand même et nous sommes passé mais nous n'étions pas fier. Moi au sondeur je voyais le fond remonter et Stef en haut voyait les déferlantes approcher...Il m'a dit "assieds toi bien!", Lily était avec moi et dans une grande secousse nous sommes passés!! Bon ça n'est que du sable ou de la vase mais quand même! Nous ne nous voyions pas rester bloqués dans les déferlantes à être chahutés au mieux ou couchés au pire! Parce que les déferlantes nous poussent vers le banc de sable en nous soulevant et faisant retomber le bateau violemment sur le sol qui se rapproche, sans nous laisser la possibilité de faire demi-tour. Par chance Stéphane a accéléré et une déferlante nous a poussé de l'autre côté du banc pour nous dégager de cette mauvaise posture!
Ensuite le contraste fut saisissant. La mer n'a plus une ride, les oiseaux chantent et les berges sont d'une végétation luxuriante et exotique. Nous avons mouillé timidement encore sous le coup de l'émotion comme si nous entrions dans la chambre d'un nouveau né endormi. C'est magnifique, la nature nous donne l'impression d'être les premiers humains à fouler ce sol. Il y a des baobabs majestueux et des oiseaux partout c'est superbe! Nous ne sommes pas remonté tout de suite vers Djifère tant cette nature nous a séduit. Plus un moustique, le calme, la nature...les couleurs du ciel et la simplicité de la vie. les pêcheurs nous proposent des raies avec 5 gros bulots pour 500FCFA, c'est vraiment pas cher.
Nous sommes allés à
Nodior une petite ville très jolie, propre et poétique avec ses par
terres de coquillage blancs et ses enclos d'animaux. Les gens sont
très souriants et accueillants. Rien à voir avec Dakar. Lily a joué
avec les enfants, deux femmes lui ont mis leur bébé sur le dos,
elle était aux anges!! Les gens sont beaux et ont l'air heureux. La
mer est abondance, entre le poisson, les bulots par centaines et les
coquillages, les habitants n'ont pas l'air d'avoir faim. Ils ont des
poules, des chèvres, des vaches et des brebis. Ce qui fait défaut
ce sont les légumes, mais ils ont du riz de Casamance et des
protéines!! En tous cas cette toute petite ville nous a parue
paisible avec des gens heureux!!! Les images qui restent en nous
contrastent complètement avec l'idée de l'Afrique qu'on se faisait.
Nous avons repris la route à regret, nous aurions pu resté longtemps là. Mais notre bébé grandissant, nous devons nous préparer à l'accueillir, nous reviendrons.
Nous avons repris la route à regret, nous aurions pu resté longtemps là. Mais notre bébé grandissant, nous devons nous préparer à l'accueillir, nous reviendrons.
La Casamance
Mais nous avons continué notre route pour la Casamance, nous sommes partis vers 16h en passant cette fois par la passe Nord plus sûre! Par contre dès la sortie de l'embouchure et ce jusqu'à 21h Stéphane n'a pas pu s'éloigner de la côte à cause des filets! Il était crevé de veiller si attentivement pendant tout ce temps. Si bien qu'à la nuit on s'en ai pris un filet!! Les gars sur leurs pirogues étaient tout endormis et n'avait pas de lumière donc impossible de les éviter! Tout le monde a crié, Stef leur a donné un couteau pour coupé le filet et ensuite j'ai crié aussi car ils se sont rapproché et cognaient super fort leur pirogue à nous, avec les vagues j'ai craint que le hublot cède!! Ils ont bien essayé de demander de l'argent à Stef mais ils n'ont pas été bien reçus!! Ensuite il y a eu des cargos autour qui ont empêché le capitaine de se coucher paisiblement, nous sommes arrivé au matin assez fatigués car je n'avais pas fermé l'œil non plus. Mais nous étions enfin là!!! Il nous semble que nous arrivons toujours plus loin et nous mesurons les efforts et les miles à chaque avancée.
La magie de la casamance! Nous arrivons à l'embouchure le matin et les balises nous simplifient la vie. Nous arrivons tranquillement à Cachouane dans le premier bolom à droite. Nous avons une ancre pour le chef du village que nous avait donné François (au CVD) un voileux qui est installé là depuis un moment. Nous redépensons un peu de sous pour manger alors que nous n'avons quasiment rien dépensé depuis notre départ. Nous mangeons un repas royal pour 3000 FCFA dans un décors de rêve au Flamboyant! Le village est prope, joli, bien décoré. Les petits poulets, chèvres naines et petits cochons roses courent partout c'est chouette. Il y a des cocotiers et des jolies plages à marée basse. Puis nous décidons d'aller mouiller de l'autre côté qui est plus calme, il faudra alors marcher 15 minutes dans les risières et la végétation sauvage avant d'arriver au village. Très vite les copains arrivent. Nous voulions rester deux nuits, nous n'arrivons plus à décoller... Nous ramassons des huitres de palétuviers et achetons des camerones (grosses crevettes) pour faire un barbecue sur la plage! C'est génial, calme et beau! On se régale!! malheureusement les huitres me resterons sur l'estomac avant d'être toutes rejetées (tant mieux) en fin de journée. Nous étions partis au village avec Philippe et Patricia et je me suis sentie super mal, on m'a donné une chambre mais après avoir tout rendu, nous nous sommes demandé si il fallait resté ici ou rentrer. Les hommes du villages étaient prêt à aller chercher la matrone pour un accouchement prématuré. Mais nous avons décidé de rentrer. Malheureusement personne au village n'a de voiture. Seul un toubab désagréable nous dit qu'il n'y a pas de piste et qu'il ne peut pas nous ramené! Amers nous prenons la route dans la nuit sans lampe, avec Philippe en éclaireur et Patricia en fermeture de la marche, à travers les rizières, les trous t les bosses dans les herbes hautes et les baobabs. C'est notre aventures...et au bout d'une demi heure au moins nous apercevons les lumières des bateaux au mouillage! Euréka nous y sommes et soudain je me sens mieux! Les contractions qui ont rendu la route pénible et nous ont inquiétés tout le monde se calment avec le repos et le lendemain ça n'est plus qu'un mauvais souvenir!
Ensuite, nous partons parce que tout le monde arrive du CVD et nous voulons avancer, alors nous descendons le fleuve jusqu'à la pointe St george
Mais nous avons continué notre route pour la Casamance, nous sommes partis vers 16h en passant cette fois par la passe Nord plus sûre! Par contre dès la sortie de l'embouchure et ce jusqu'à 21h Stéphane n'a pas pu s'éloigner de la côte à cause des filets! Il était crevé de veiller si attentivement pendant tout ce temps. Si bien qu'à la nuit on s'en ai pris un filet!! Les gars sur leurs pirogues étaient tout endormis et n'avait pas de lumière donc impossible de les éviter! Tout le monde a crié, Stef leur a donné un couteau pour coupé le filet et ensuite j'ai crié aussi car ils se sont rapproché et cognaient super fort leur pirogue à nous, avec les vagues j'ai craint que le hublot cède!! Ils ont bien essayé de demander de l'argent à Stef mais ils n'ont pas été bien reçus!! Ensuite il y a eu des cargos autour qui ont empêché le capitaine de se coucher paisiblement, nous sommes arrivé au matin assez fatigués car je n'avais pas fermé l'œil non plus. Mais nous étions enfin là!!! Il nous semble que nous arrivons toujours plus loin et nous mesurons les efforts et les miles à chaque avancée.
La magie de la casamance! Nous arrivons à l'embouchure le matin et les balises nous simplifient la vie. Nous arrivons tranquillement à Cachouane dans le premier bolom à droite. Nous avons une ancre pour le chef du village que nous avait donné François (au CVD) un voileux qui est installé là depuis un moment. Nous redépensons un peu de sous pour manger alors que nous n'avons quasiment rien dépensé depuis notre départ. Nous mangeons un repas royal pour 3000 FCFA dans un décors de rêve au Flamboyant! Le village est prope, joli, bien décoré. Les petits poulets, chèvres naines et petits cochons roses courent partout c'est chouette. Il y a des cocotiers et des jolies plages à marée basse. Puis nous décidons d'aller mouiller de l'autre côté qui est plus calme, il faudra alors marcher 15 minutes dans les risières et la végétation sauvage avant d'arriver au village. Très vite les copains arrivent. Nous voulions rester deux nuits, nous n'arrivons plus à décoller... Nous ramassons des huitres de palétuviers et achetons des camerones (grosses crevettes) pour faire un barbecue sur la plage! C'est génial, calme et beau! On se régale!! malheureusement les huitres me resterons sur l'estomac avant d'être toutes rejetées (tant mieux) en fin de journée. Nous étions partis au village avec Philippe et Patricia et je me suis sentie super mal, on m'a donné une chambre mais après avoir tout rendu, nous nous sommes demandé si il fallait resté ici ou rentrer. Les hommes du villages étaient prêt à aller chercher la matrone pour un accouchement prématuré. Mais nous avons décidé de rentrer. Malheureusement personne au village n'a de voiture. Seul un toubab désagréable nous dit qu'il n'y a pas de piste et qu'il ne peut pas nous ramené! Amers nous prenons la route dans la nuit sans lampe, avec Philippe en éclaireur et Patricia en fermeture de la marche, à travers les rizières, les trous t les bosses dans les herbes hautes et les baobabs. C'est notre aventures...et au bout d'une demi heure au moins nous apercevons les lumières des bateaux au mouillage! Euréka nous y sommes et soudain je me sens mieux! Les contractions qui ont rendu la route pénible et nous ont inquiétés tout le monde se calment avec le repos et le lendemain ça n'est plus qu'un mauvais souvenir!
Ensuite, nous partons parce que tout le monde arrive du CVD et nous voulons avancer, alors nous descendons le fleuve jusqu'à la pointe St george
La pointe Saint George
Nous nous sommes arrêtés là par hasard, quelle chance! C'est génial la Casamance parce que les navigations sont courtes, il y a un peu de stress de toucher mais nous avons des traces et il y a des balises qui nous aident et les arrêts ne sont jamais décevants pour l'instant.
Nous avons retrouvé le gynécologue et la sage-femme espagnol. C'était chouette de pouvoir encore parlé avec Nicolas. Il a le même esprit que nous pour la naissance et il est très positif. Nous avons pu lui poser plus de questions encore dans le cas où nous serions seuls, sur la délivrance du placenta, sur l'hémorragie, les déchirures et il nous a donné des conseils très utiles. Plus ça va plus nous nous sentons capable de nous débrouiller seuls. Bien sûr, nous allons quand même faire ce qu'il faut pour sécuriser un voyage vers l'hôpital au cas où...mais plus nous discutons avec les gens qui connaissent les hopitaux d'ici, plus nous pensons évite Zinguichor et aller à Oussouye. La route pour s'y rendre est belle et goudronnée. Il faut juste trouver une voiture. Nous rencontrons le chef du village qui nous conseille d'aller à Oussouye. Désormais nous rendons systématiquement visite au chef du viallge pour nous présenter et à la matrone du village au cas où. Certaines sont plus jeunes que d'autre. Celle de Cachouane était très gentille Alima. Celle d'ici aussi mais plus vielle, elle est plus réservée. Par contre il y a Clara la femme de Gilbert, un toubab. Elle peut nous aider avec la naissance, elle a fait 3 accouchements, et avec Lily et peut nous louer une chambre dans une case très belle et propre ou la pension complète coute 10000 FCFA pour 2 par jour. Nous y pensons sérieusement. Mais Ils nous conseille quand même d'aller voir dans ce village dont nous ne nous souvenons pas le nom à 25 minutes d'Oussouye. Car de la pointe St George, il faudrait trouver une pirogue en plus. Nous avons quand même investit dans un bidon d'essence si cela arrivait pendant notre séjour. Enfin l'idée de ne pas aller à l'hôpital devient plus présente. Nous sommes souvent accompagnés en plus de la famille Baizet qui ont vu naître leurs enfants à la maison et qui pourrait nous garder Lily et Philippe et Patricia qui se portent aussi volontaire si nous avions besoin d'eux. Enfin nous passons du bon temps à la pointe St george et comme d'habitude la douceur de vivre dans les villages nous fait rester plus longtemps que prévu. Le matin visite aux lamentins qui viennent boire à la source d'eau douce à marée basse, on les voit à mètres. L'après midi on discute, on ramasse des noix de coco, du bois pour faire cuire les poulets qu'on vient d'acheter à Ousmane et chez qui on squatte. Lily joue avec Mignone sa petite fille et nous on discute avec Hadi sa femme. Ousmane fait le pain et des pizzas, nous en commandons. C'est pas cher et c'est bon. La vie est douce et à part le besoind e ravitaiellment nous resterions bien ici pour la naissance.
Ziguinchor
Mais nous reprenons la route pour ce village dont on ne se souviens plus le nom. Nous ne restons pas longtemps mais nous verrons la sage-femme qui nous propose une chambre dans un palace désinfecté, et la possibilité d'avoir une voiture à travers elle. Le lendemain nous montons quand même sur Ziguichor, nous n'avons presque plus d'eau et de légumes frais, il faut aller en ville. Ziguichor n'est pas une jolie ville. C'est salle et nous retrouvons les moustiques si ardents que nous avions quittés à Dakar. Le Leader price est mal achalandé et cher, nous dépensons beaucoup d'argent pour refaire un plein. Nous devons nous adapter plus vite sinon nous ne tiendrons pas. Le marché est très bien garnis par contre mais les femmes nous harcèlent pour qu'on achète chez elles, c'est franchement lourd et nous devons nous fâcher plusieurs fois pour garder le fil de nos besoins. Nous apprécions par contre le confort de l'hôtel Kadiandoumagne devant lequel nous mouillons. La grosse chaleur arrive en même temps que nous ici et nous profitons de la piscine!! Nous mangeons sur place pour ne pas payer la piscine et le confort de lézarder au soleil en se trempant de temps en temps avec le repas fournis est un luxe qui me convient tout à fait en cette fin de grossesse. Je commence à être bien lourde.
Nous en profitons pour faire le nid dans le bateau, tout propre et organisé pour une naissance à bord. Nous nous procurons alèses, rassemblons le kit de suture, la pince à clamper le cordon, la bétadine, des linges. Nous discutons encore avec des gens Rosenne infirmière nous donne du fil résoluble. Lily joue avec son fil Noé qui a 4 ans.
Voilà notre plein d'eau, gasoil et nourriture est fait, nous partons aujourd'hui!
A bientôt pour de nouvelles aventures!!
Les bidous et Pascaline et Lily
Djiromaït
Après avoir vu les villages en montant vers Ziguinchor et avoir parlé avec tant de gens qui ne nous disait pas du bien des hôpitaux, nous avons choisi de nous poster au mouillage à Djiromaït. En effet la belle route goudronnée permet une évacuation vers la ville si les choses se passait mal pour l'accouchement et nous goutons le plaisir du ryhtme lent et des choses simples. L'accueil des gens du village est immédiatement ouvert et chaleureux. Certains se font du soucis comme Jacques le responsable de la case de santé. Il nous encourage à aller à Mlomp à 4 kilomètrse pour voir les soeurs catholiques et leur maternité. Bon, nous nous disons que c'est bien d'aller rencontrer les gens en avance si besoin. Justement un bus est là, vite vite nous courrons pour l'attrapper. Il nous attends...mais il est plein! Une voiture de touriste passe mais il arrive au village et ne repart pas avant un moment et ne veut pas nous prendre. En Afrique on ne laisse jamais tomber personne, le bus avait attendu que nous montions en voiture, on ne peut pas, alors qu'à cela ne tienne, tout le monde se pousse et c'est un voyage plein de chanson et de gaité au milieu des femmes qui chantent et tapent sur le bus en rythme.
A Mlomp tout le monde se mobilise pour nous conduire à la maternité. La soeur Marie-Joelle n'est pas là. On visite la maternité qui est très sommaire et je découvre avec surprise la salle de naissance avec une table de gynéco à étrier! C'est pas possible qu'elles font accoucher ces femmes sur le dos, pieds dans les étriers!! Cela me refroidit beaucoup. De plus en plus je pense que nous resterons à Djiromait pour l'accouchement. De retour au village, nous avons la visite de la soeur Marie-Joelle, qui a flippé quand sa collègue lui a annoncé que nous envisagions de rester seul pour l'accouchement et à Djiromaït. Elle vient carrément me chercher pour me ramener à la maternité. Bien sûr je refuse. J'ai le droit au discour puant colonialiste et prédicateur, qu'il est interdit d'accoucher à domicile, que toute les femmes le savent bien, qu'elles sont toutes bonnes et qu'elles viennent à la maternité. Elle me dit que le médecin d'Oussouye sera prévenu, comme si cela me fait une belle jambe. Je reste polie mais ferme en lui expliquant qu'il ne s'agissait pas de sa responsabilité et que je ferais ce que je croyais bon pour moi et mon bébé. Stéphane n'était pas là, sinon la conversation aurait tourné court. Bref, nous apprécions ensemble le degré d'incompétence et d'ignorance de la Soeur à la cause de l'accouchement et les choses de la sexualité. Comme dit Sophie la Matrone, elle ne comprends rien puisqu'elle n'a pas le droit.
Enfin, le village de Djiromaït est très prévenant, ils prennent de nos nouvelles, les femmes puisent l'eau et me prêtent leur bassine pour que je fasse mon linge. J'apprécie de bavarder sous le manguier en faisant la lessive et en attendant Lily qui est à l'école à côté. Elles parlent souvent en Diola mais c'est une musique douce et je ne me sens jamais étrangère ou de trop. On rit d'apprendre nos langues respectives et on partage des tâches communes à bien des femmes. Elle n'ont pas grand chose mais elles partagent toujours leurs cacahuettes ou leur petit déjeuner. Elle sont adorables.
Stéphane aura aussi sont heure de gloire! Ibrahim le chef du village qui nous a accueillis très généreusement, a demandé à Stephane de regarder le panneau solaire de la Case de Santé. Il est cassé et il n'y a pas de lumière. La maternité est toute neuve mais ne sert pas non plus. Il faudrait former des sage-femmes pour le village pour qu'on arrête d'envoyer les femmes à Mlomp. Bref Stéphane monte d'un cran dans l'estime des hommes, non seulement il réussit à réparer le panneau solaire et il offre un petit convertisseur qui permet à tout le monde de recharger son portable. (Je dois préciser qu'il n'y a pas d'électricité au village!!) Mais en plus il arrive en prêtant sa batterie moteur à alimenter une vielle télé pour que les hommes puissent voir le Match de Foot Sénégal Gambie! Dieu est grand et Steph aussi!!! De partout, on ne sait comment sans un bruit ni effets les hommes arrivent et s'entassent chez Ibrahim. Personne ne dit merci c'est Ibrahim qui le dit pour tous. Si un jeune s'exite sur une belle passe, les vieux les rappellent à l'ordre. Tout est très solennel et très pudique. C'est étonnant.
Ensuite François et Rozenn nous rejoignent, nous les avons rencontré à Dakar. Ils ont un fils de 4 ans qui devient l'amoureux de Lily. C'est une relation assez "Johnny fait moi mal" Ils cherchent chacun la présence de l'autre mais se chamaillent sans arrêt. Enfin, ils vont à l'école le matin avec les enfants et nous les parents on mange des barbecues de "capitaine" et de crevette ensemble, c'est bien sympa. Ils sont eux aussi adorables et nous aident bien. Ils feront d'ailleurs un allez-retour à Ziguinchor et nous referons un plein de courses!
La lessive avec les femmes, Pascaline Lily et Rhadi sa fille
Zita et Lily qui joue comme des folles, Lily à la Diola
Et puis vient le jour de l'accouchement...Nous avions prévu d'aller à l'hotel pour être à terre, donc quand dans la nuit je perds le bouchon muqueux et le travail se mets doucement en route, nous appellons Sophie pour lui dire que nous voulons la chambre, que le travail a commencé. Nous restons calme mais il est désormais évident que nous resterons là, pas de Mlomp, de maternité ou d'hopital. Je me sens calme et confiante. Tout le village nous accompagne. Nous confions Lily à la maîtresse Pascaline sur le dos de laquelle elle finit souvent les matinées d'école. Tout le monde s'en occupe. Les femmes compatissent et espère que je n'aurais pas trop mal, la plupart nous bénissent et disent qu'ils prieront cette nuit. Nous faisons une promenade de deux heures pour favoriser la pression verticale sur le col. Le coucher de Soleil n'a jamais été si beau. Tout est si calme, même les contractions sont calmes...ça n'est pas encore la tempête. Nous rentrons à la nuit, nous récupérons le Stétoscope de la case de santé pour écouter le coeur du bébé. Nous mangeons déjà à la bougie la nuit est noire et le silence n'est brisé que par le cri des oiseaux. Le travail s'intensifie. Nous n'avons même pas besoin de Sophie qui reste pas loin...au cas où. Nous formons une belle équipe. Nous changeons de position régulièrement pour favoriser l'ouverture. Le bébé vient c'est sûr!!!
Le mal au dos commence à me peser, je me sens fatiguée aussi, Stéphane me propose de m'allonger. Il me fait des pressions dans le dos. Il examine mon col et il passe 4 doigt. Je suis déçue, je pensait que cela progressait plus vite, ça fait longtemps que je suis à 5 minutes d'intervale pour les contraction d'une minute. La position de côté dans un premier temps est très efficace, mais soudain j'ai peur de ce mal au dos et je ne sens plus l'ouverture se faire. Stéphane me propose de me lever et là je comprends...je comprends que si je reste là à attendre hors de moi quelque chose qui va m'aider, je n'y arriverais pas! Alors je me lève et je me fâche! Je ne bougerais pas d'ici!! Et je commence à marcher en tapant des pieds en invoquant cette terre et l'énergie de toutes ses femmes qui ont donné naissance avant moi. Stéphane reste sagement assis sur le lit et me regarde. Je fais mon travail avec conviction et bientôt l'envie de pousser me prends...Je me dirige vers les toilettes d'où je ne veux plus bouger. Steph me suit la lanterne à la main. Je commence à pousser dans les contractions, Steph s'inquiète que mon col ne soit pas ouvert. Je le rassure et lui demande de me faire confiance. Malheureusement je ne peux pas rester sur les toilettes, ils fuient et innondent la salle de bain en quelques minutes, nous nous déplaceons vers la chambre, ce qui n'est pas pour déplaire à Steph qui s'attends à récupérer son enfants dans les minutes qui suivent! Ce sera un peu plus long mais la phase de poussée à commencé, enfin le travail prends une autre tournure et j'en viens à traverser ce qui me fait peur et qui m'a été volé pour Lily. Je sens tout, Betty est descendue l'envie de pousser s'est tranformée en impératif à chaque contraction. Je demande à Stéphane de perser la poche des eaux pour faciliter la descente de Betty. Il appelle Julie qui lui dit de gratter avec l'ongle, on essaye tous les deux et c'est lui qui y arrive. Il sent les cheveux de betty. Il m'encourage, je m'appuie sur lui et en trois quatre fois, l'enfant sors enfin et son papa la receptionne. Je sens son passage dans le premier diamètre du bassin, le second, je sens mon périnée s'étirer, c'est incroyable! A ce moment là il n'y a plus d'issue possible que de sortir mais cela parait si incroyable... Et dans un dernier effort ça y est elle est là, elle pleure et elle est bien rose. Elle a l'air d'aller bien. Elle pleure longtemps, enfin cela me semble long. Elle ne prends pas le sein tout de suite. Je me suis hissée sur le lit, je souffre encore un peu des contractions, mais je me sens meurtrie dans mon bassin. Et nous attendons la délivrance du placenta...au bout d'une heure Stéphane est très inquiet. Je ne saigne pas beaucoup, mais nous sommes déjà trop loin pour me sauver d'une hémorragie, si il y a un problème. Nous rappellons Julie, elle nous conseille de m'agenouiller et pendant une contraction de tirer un peu sur le cordon, après nous etre assuré que le placenta était bien décollé. Ca marche!! Nous avons réussit, tout est bien! Steph peut décompresser avec une clope et appeller ses parents, et nous laisser Betty et moi nous regarder et nous reposer. Elle est calme et moi aussi, je ne me sens pas très fatiguée mais si heureuse et fière! On l'a fait et avec succès!!
Comme un ange
Le lendemain Lily arrive quasi en courant, en apellant Maman, il est sorti le bébé!! Elle est toute émerveillée par cette petit soeur qui est si petite. Elle veut imméditement la prendre, l'embrasser, lui parler. Elle n'a pas encore eu d'élan de jalousie, seuls les élans du coeur et de la curiosité sont à surveiller car elle manque parfois de douceur. Mais elles sont adorables ensembles!
Sophie nous a préparer des draps pour l'enmailloter et le petit déjeuner, mais Stéphane avait ramener du thé et du nutella parce que les horaires sénégalais sont souvent décallés de nos heures des repas...
Betty aura ensuite droit à l'accueil d'une reine! Premier enfant toubab qui naît à Djiromait, elle s'appelle désormais "la mignone de Djiromaït". Omar son père adoptif organise son baptême pour le mercredi suivant sa naissance, nous ne sommes pas marié mais tanpis nous tuerons quand même le mouton et tout le village viendra célébrer la naissance de betty avec le vin de palme.
La fête fut superbe!! Les hommes ont tué le mouton selon la coutûme. Les femmes ont préparé le repas en chantant, elles ont dansé et joué de la musique, elles ont fait vivre la fête pendant que les hommes plus calmes discuttaient. Nous avons tous dansé, François, Rozenn, Steph et moi...et Lily bien sûr! C'est très beau leurs danses mais très difficile aussi! La fête durera jusqu'à la nuit où nous sommes tous rentrés avec l'organisation pour le lendemain de la protection de Abebousso. C'est ainsi qu'elle fût baptisée. Abebousso était une grande dame de Djiromait, elle était si importante que le chef du village la consultait toujours pour les décisions importantes et elle était très respectée. Omar et Gilbert, ses deux pères adoptif lui ont fait cadeau d'un bout de terre pour qu'elle puisse y construire sa maison si elle le souhaite. Tout le monde parle déjà du retour d'Abebousso au village.
Et puis le lendemain c'est la cérémonie du collier. Sous le grand arbre sacré du bord de la route, les vielles femmes se réunissent. On a acheté 5 litres devin depalme et 1 kilo de sucre avec du jus. Elle chantent, elles danse, elle font des symagrées, elles rient pour se moquer du malin, elles ont tressé un collier, déposé au pied de l'arbre et elles font des offrandes à la Fétiche pour quelle prenne soin d' Abebousso. Elles prient...puis elles veinnent chercher l'enfant, qu'elles placent au pied de l'arbre après l'avoir passer dans tous les bras dans les deux sens. De loin je ne comprends pas tout mais je ne m'inquiète pas le moins du monde pour ma fille. Ensuite elle m'appelle et me place devant l'arbre et Betty. Elles re-chantent et rient au nez des esprits mauvais, elles bénissent l'enfant et le collier en offrant du vin de palme à l'arbre sacré. Ensuite elle me traduisent les voeux qu'elles font pour Abebousso pour qu'elle deviennent une grande dame ,peut-être ministre ou président et surtout qu'elle revienne où elle est née. Qu'elle revienne pour parler à la Fétiche et lui montrer qu'elle est grande et forte désormais et lui rendre le collier dont elle n'a plus besoin.. Rozenn est là aussi et elles lui souhaitent d'avoir une fille bientôt (Je ne sais pas comment elles ont eu l'intuition, mais c'est un souhait cher à Rozenn). Et voilà, Betty Abebousso est restée calme et serein pendant tout la cérémonie, c'est dingue comme elle est sereinne cette enfant.
Depuis tout le monde s'enquiert de la santé D'Abebousso, quand je dis au gens qu'elle a déjà pris 400 grammes, ils louent le lait de Diatta Betty. C'est moi. Les villageois ont du mal à dire Séverine, alors je luis Diatta Betty ou Diatta Lily.
Si elle a mal au ventre, on se dépêche de me donner les racinnes pour l'enlever, si il faut la garder, il y a toujours une maman pour la prendre. Les enfants vont toujours me chercher une chaise pour m'assoir et voir Abebousso de plus près.
C'est super le rapport qu'on a avec les gens du village. François et Rozenn s'en vont, Lily et Noe sont bien triste de se quitter. Heureusement il reste Zita avec qui Lily se régale et Pascaline sa maman d'adoption chez qui elle va toujours et même passer la nuit!
On aprendra plus tard que La soeur Marie-Joelle a demandé à Ibrahim le chef du village de nous chasser pour ne pas nous me permettre d'accoucher ici, et que c'est une vraie décision du village que d'avoir refusé. Elle a beauoup d'influence cette soeur et transgresser ces désirs étaient une dure décision pour Ibrahim, nous sommes vraiments touchés par tant de générosité et de respect, même si tout le monde s'inquiétaient ils nous ont laissé aller jusqu'au bout de notre décision en nous apportant du soutien et del'amitié. C'est vraiment une belle rencontre.
Maintenant Betty Abebousso est d'ici et elle a les même droits que les enfnats de Djiromaït. Personne ne nous oubliera et nous n'oublierons jamais ce village et ses habitants. Stéphane s'est engagé à payer une billet d'avion à Betty quand elle voudra voir où elle est née, qui sait ce que va devenir cette histoire. Mais elle est déjà attendue.
Depuis tout le monde continue son bonhomme de chemin, Betty pousse bien, Omar et Stephane font des projets de business, Pascaline et Lily sont toujours aussi liées et nous nous préparons à accueillir les grand-parents d'Abebousso
Nous sommes fin Mars déjà, les grands-parents sont venus nos rendre visite et déjà reparti. Nous avons encore renforcé nos liens avec le village de Djiromait. Les grands-parents ont donné une fête pour célébrer la naissance de Betty. Nous avons reçu à cette occasion un beau cadeau de la petite fille d'Abebousso, la grande. Elle m'a brodé un tissu pour porter Betty dans mon dos. Avec le rituel de danse et de faire toucher le sol à l'enfant trois fois avant qu'il monte sur mon dos. C'était une belle fête tout le monde a bien dansé. Les papis et Mamies n'ont pas trop apprécié le vin de palme, mais les gens de Djiromait oui!
Ensuite est arrivée la fête du riz. Les sages décident de la date et donnent l'information aux enfants qui alors viennent le crier dans tout le village. Nous sommes allé à Kadjinolle chez Viviane la nièce d'Omar, qui étaient fière et honorée de faire manger 10 toubabs chez elle. Sa récolte sera bonne l'année prochaine avec tant de toubab!!! Nous avons mangé un super maffé maison, c'était délicieux. Et nous avons attendu que l'on viennent chercher les hommes dans tous les quartiers pour lutter. Bon, il faut aussi du temps à tout le monde pour boire le vin après le repas. Les hommes se préparent. Ceux qui ne peuvent pas lutter sont déguisés en femme, d'autre représentent des mariés absents et se déguisent aussi et portent des grands parapluies décorés de perles et de tissus. La lutte c'est l'occasion de voir les hommes à marier et pour eux de montrer leur force, leur courage et leur valeur. Les hommes mariés ne luttent plus ainsi que les vieux. Mais ils entourent tous ces jeunes et ces enfants car des petits hommes luttent aussi. Ils sont dévêtus, ornés de colliers de perles et talkés pour faciliter les accroches. On ne frappe pas dans les luttes traditionelles, mais je ne pourrais pas vous en dire plus car à la fin du cortège quand tout le monde était rassemblés vers le terrain de lutte, j'ai fait l'erreur de changer Betty dans une buvette et le temps de lui donner le sein, les lutteurs avaient commencé et finis les tournois!! Nous avons attendu toute l'après midi pour ce rassemblement et ils n'ont luttés que 20 minutes!!! Tanpis!
Nous avons donc voulu partir assez tôt car la nuit tombait déjà, mais nous ne trouvions pas de voiture pour nous ramener. Djiromait est pas loin, mais 4 ou 5 kilomètres à pied dans la nuit avec les enfants et les papis et mamies ce n'était pas envisageable. D'un coup François et moi voyons un pick up neuf à l'américaine qui arrive alors on leur demande si ils pouvaient nous ramener. Le co-chauffeur nous indique le directeur de l'école qui est responsable du véhicule. Nous lui demandons donc et il accepte, alors le chauffeur à contre coeur nous embarque, ainsi que 3 enfants et deux femmes de Djiromait .Il fait vite nuit et nous prenons la route, le chauffeur semble ne pas bien voir et roule trop vite, au premier radier (Creux profond pour écouler l'eau des routes à la saisons des pluies) ceux qui sont dehors à l'arrière manquent d'être éjectés du véhicule et moi j'ai presque écrasé Betty quand il a pilé. Stéphane s'inquiète et lui dit de ralentir, puis nous repartons mais le chauffeur qui veut se débarrasser de la corvée n'a pas levé le pied. Nous arrivons vers Djiromait quand on aperçoit quelque chose sur la route, au début on ne distingue pas, certains voient un carton, d'autre un vache ou un animal, mais c'est en fait un homme allongé en travers de la route. Et c'est trop tard quand le chauffeur le voit...Il fait un écart mais ne réussit pas à l'éviter... Stéphane, mon père et le chauffeur sortent immédiatement...mais nous savons tous que c'était fatal. J'ai senti son crâne sous la roue, nous sommes tous sous le choc, je suis en pleurs, Stéphane en colère, les mamies tamporisent, le chauffeur est hébété... L'homme est mort.
Stéphane demande c'est qui? C'était Vito répondent Sylvie et Anna qui sont montées à l'arrière...Vito, le meilleur ami d'Omar qui est toujours chez lui...qui était là aux deux baptêmes de Betty, qui nous tenait encore l'amarre hier quand nous débarquions...
C'est l'horreur, la nuit paisible de Casamance devient un horrible cauchemar où la mort surgit au milieu de la fête. Les enfants pleurent, les femmes sont impassibles, on marche à pied pour rentrer alorsque Stéphane et son père restent avec le chauffeur et son co-pilote pour attendre la police. On croise le mari de la Grande Rhadija qui a été informé. Lily est montée sur le dos d'Anna et personne ne parle plus. Quand on arrive à l'hôtel, je raconte à Sophie et Zita sa fille qui font le repas pour nous. Anna raconte aussi à Sophie dehors ce qui s'est passé. Sophie dit ça devait arriver, Vito buvait trop et se couchait sur la route, tout le monde lui disait qu'il allait finir comme ça. Nous pensons qu'il le voulait, qu'il voulait choisir sa mort. Les gens du village disent tous que c'est Dieu qui a choisi son heure et seuls sa Maman et Omar le pleurent. Ses fils sont comme choqués.
Après le baptême, le décès...Nous voyons toutes les voitures arriver et les gens par dizaine envahir le petit village de Djiromait, les gens arrivent de partout même de Dakar, et bientôt la maison de la maman de Vito est toute colorée des tenues des femmes qui restent autour. Le deuil ne se vit pas seul en Afrique. Si la maman est abatue et choquée le lendemain, elle a vu le visage de son fils mutilé et pleure son départ, les jours qui suivent, la peine est allégée par le partage avec les autres. Il y a tellement de gens qu'elle ne pleure plus et c'est comme si la vie normale avait repris son cours. Stéphane est parti à Dakar pour les papiers de Betty, je le représente et je vais porter nos condoléences à la Maman de Vito, je ne suis pas aussi talentueuse pour parler et que dire... Je lui dis juste que nous partageons sa peine et que nous sommes désolés, je pleure aussi, je ne sais pas si c'est opportun mais je ne peux pas m'en empêcher. Personne ne pleure, on dit que si on pleure quelqu'un d'autre va mourrir.
L'enterrement a lieu mais je resterais sous l'ombre de la case du papa d'Omar car les femmes ne vont pas mettre le corps en terre. Vito est musulman, les femmes attendent les hommes qui l'enterrent à même le sol entouré d'un linge et reposé sur les feuilles de palmier. Tout le monde se rassemble devant chez Vito et palabrent en Diola pour dire au revoir de parler de Vito. Omar et d'autres se fâchent contre l'Imam qui n'a pas prié pour Vito qui n'était pas très pieux. Sa mémoire n'est pas honorée.
A son retour, Stéphane et moi retournons voir la maman de Vito, nous sommes invité à manger, c'est très bon mais nous sortons de table, nous sommes alors invité au couscous du soir pour la fête funèbre qui clôt l'enterrement. Stéphane offre un poème qu'il a écrit et tout le monde est très touché.
Ce décès nous a vraiment marqué et nous a fait prendre conscience comment la mort cotoie la vie ici et nous sommes plus vigilants. En parlant avec les copains de bateau qu'on retrouve à Zinguichor, nous partageons notre expérience. Abana qui a vécu la mort d'une petite née prématurément, et Tomi a vu tomber de son annexe un gars qu'il allait héberger après une soirée un peu arrosée, et ne l'a jamais retrouvé.
Ensuite la galère des papiers pour Betty, les suspicions de l'ambassade qui reçoit 30% d'actes de naissance falsifiés, les délais nécessaires à la vérification des faits, la mauvaise volontés de certains, l'incompétence des autres et nous faisons l'expérience du mauvais côté de l'Afrique. Tout dissuade de venir en Casamance, comme dit le docteur c'est le peuple qui la sauve, car toutes ces complications et ces prises de tête sont bien éloignées de ce que l'on vit dans les villages.
Tout ça avec un rhume carabiné pour moi et un autre depuis un mois pour Lily et un autre pour Betty! S'en est trop nous attendons que 17 personnes passent avant nous pour enfin avoir accès au docteur!! Ici les gens ont tellement de problèmes respiratoires à cause de la poussière, des fruits des fromagers et ne se mouchent jamais que le docteur a dit de notre état que c'était pas bien méchant alors que nous n'avons jamais été si malades. Encore la mort qui rôde, ici les microbes sont très virulents et il faut se battre pour y résiter. Mais la vie est partout aussi, le jour même de l'enterrement de Vito, la Grande Rhadi nous annonce (enfin je devine) qu'elle est enceinte, depuis 10 ans de mariage qu'elle attendait!! Son visage est radieux et elle rit comme une enfant. Elle fait plaisir à voir et cela nous fait du bien. J'ai trouvé à qui je vais donné mes pantalons femmes enceintes!
Maintenant que nous retrouvons le calme après ces évènements et la visite des parents, nous preparons notre départ prochain. Dès que j'aurais le passeport de Betty et son acte de naissance, parce que je dois retourner à Dakar avec Betty à cause des problèmes évoqués plus haut. Nous partons au Cap Vert! Rémi et Sophie nous ont convaincu de passer du temps là bas, donc nous traverserons l'année prochaine seulement, nous resterons au Cap Vert de Mai à Novembre, nous reviendrons ici et nous traverserons en Janvier vers le Brésil. Donc il faut encore bosser sur le bateau, le régulateur semble réparé, mais Stéphane veut renforcer le liston sur le pont et l'étanchéité des hublots. Nous voulons aussi acheter de la marchandise pour la vendre, alors nous contactons des gens qui soit sont au Cap vert, soit y sont allés. On regarde les prix de l'artisanat Sénégalais et ce qu'ont acheté nos potes d'Abana.
Le voyage continue et c'est exitant. Nous avons hâte de retrouver un air sain et de l'eau claire. Ca va nous faire drôle de retrouver la mer après le calme de la Casamance. D'autant que les mouillages du Cap Vert ont mauvaise réputation... Nous allons aussi renouer avec le travail, avec l'alliance fatale pour le touriste du Shiatsu Tattoo! En route pour de nouvelles aventures!!
Avril 2011
Nous avons quitté notre cher Djiromait, et sa douce Casamance. Après des au revoirs avec Sophie, Rhadi, Fatou et bien sûr Omar, le bateau plein des cadeaux de riz sacré en magnifique bouquet, les belles mangues et pommes de cajou, les cacahouètes et autres bijoux de la nature casamancaise et le coeur gros de laisser de si aimables gens et leur terre si paisible. Très vite la séparation ne fut que plus couteuse, car nous touchons en allant de Carabane à Djogue. Nous mouillons en urgence pour éviter plus de dégâts, empêchés d'aller dans le bolom pour se mettre à l'abri. Heureusement pas de mal si ce n'est un beau bleu pour Lily et une belle frayeur pour tous! Le moteur de l'annexe commence à faire des siennes et nous tentons une descente à terre à la rame sans succès si ce n'avait pas été grâce à un pêcheur qui nous récupère alors que nous dérivions au large (pas loin n'éxagérons rien!).
Finalement nous partons au lever du soleil pour le Cap Vert. La sortie de la Casamance est aussi difficile en pratique que dans les coeurs, nous avançons péniblement avec un effet machine à laver certain et déjà les estomacs sont mis à mal. C'est sûr que 3 mois de calme presque plat ça ne permet pas de rester amariné.
Et puis du près, nous sommes poussés au Sud, nous ferons un peu d'Ouest et dès que possible du Nord. Nous passerons 4 jours en mer. Les deux premiers j'ai été bien malade et le moral était pas très fort. Stéphane tout à sa navigation a pu quand même dormir quelques heures la première nuit et ensuite s'est détendu car nous étions vraiment seul et les appareils de veille nous protégeaient. Nous avons passés de bons moments familiaux avec les Barbies, Monsieur Patate et avons tenté de nous occuper à jouer, lire, regarder des films, manger et dormir. La gîte de 20 degré au moins!!!, ne permet pas de déplacements faciles mais nous avons fait comme nous pouvions!
En arrivant à Praia nous avons la surprise de trouver Tomy jeune gamin de 23 ans qui vient d'acheter son bateau et voulait nous suivre et puis qui avait changé d'avis pour la transat. Finalement une voie d'eau l'avait contraint à s'arrêter au Cap vert.
Nous avons fait le travail de "laisser aller" par rapport à la Casamance et nous sommes déjà prêts à ouvrir notre coeur au Cap vert quand notre premier débarquement à terre nous fout tous à l'eau avec une belle saucée sans grand mal et encore une belle trouille. Tout le monde est sauf à peine trauma, Lily joue dans le sable quand nous faisons la liste des pertes qui se soldent à un téléphone, ma chère paire de lunettes, une chaussure de la belle paire neuve que je gardais depuis le départ pour Lily et quelques couches jetables (denrée précieuse!!)
Assez rapidement nous éprouvons la difficulté de communiquer en créole portugais, mais nous sentons la gentillesse des gens. On me prête un tee shirt pour couvrir Betty, la serveuse du petit resto me la garde pour que je mange tranquillement, les gars sur la plage, nous aident à mettre l'annexe à terre et à repartir le soir. La ville de Praia est moderne et grande, on y trouve des magazins comme en europe, l'influence portugaise ne doit pas y être pour rien. Il y a la clim dans les taxis et les magasins et même si quelques femmes portent des bassines sur leurs tête à la Sénégalaise, elles ne sont pas en tenue traditionelle et ne dépareilleraient pas à Paris ou à Londres (sans leur bassine bien sûr!!) Le prix des choses est assez élevé, mais les taxis et la téléphonie mobile sont bien moins cher. Bon pour l'instant nous en sommes qu'aux premiers pas alors les commentaires seront sans doute révisés quand nous nous écarterons de la grande ville. Nous prendrons notre temps cependant, soucieux de faire les choses avec calme et dans l'ordre pour ne pas manquer un plan boulot ou se précipiter à oublier des trucs de ravitaillement, l'achalandage est réputé pour être difficile ailleurs.
Malheureusement nos premiers pas serons douloureux. Le jour suivant le debarquement difficile nous décidons de mouiller plus près du port de pêche où il y a un ponton plus sûr pour débarquer la petite famille. Nous étions calmes, après une bonne journée de travail ensemble, nous n'étions pas précipités mais ...l'accident se produisit quand même... Stéphane devait relever deux ancre l'une attachée à l'autre. La première était remontée mais la seconde tirait, il a voulu soulager la deusième en levant la première, a mis ses doigts dessous, Somewhere a avancé et là c'est le drame. J'ai entendu un grand cri et "recule recule!!", j'ai reculé libérant les doigt de Stéphane. Quel horreur il est revenu vers moi en me disant "j'ai les doigts coupés, vite on remouille, je dois aller aux urgences!"
L'horreur, on enferme sa main dans un plastique toujours dans le gant, je lui donne une dose d'arnica montana, du di-antalvic et un anxiolitique, et on prends des sous, on ferme tout le bateau, on monte dans l'annexe et le sale moteur ne démarre pas!!! Putain!!! Alors vite on reouvre tout, j'ai peur qu'il tombe dans les pommes à tous moments, mais il tient bon, c'est hallucinant, il n'a pas encore vraiment mal... Sur le 16 je demande de l'aide, quelqu'un m'entends, on attends que la police vienne nous chercher...l'attente est insupportable! Et enfin quelqu'un arrive, vite on embarque, ils ont appelé un taxi dans lequel on saute pour les urgences. On arrive la bas et là c'est pas cool du tout, nous avec Lily et Betty on est dans une salle d'attente on comprends rien de ce qu'il se passe pour Steph, on se sait pas si on va venir nous dire ce qu'il en est...Et pour Steph c'est pire, il tombe sur cette équipe de zouaves qui veulent arracher le gant d'abord, sous la pression de steph ils acceptent de le couper mais ils n'ont pas de ciseaux, ils rigolent...Bref Steph blémit. Ils finissent pas réussir à couper le gant et ils découvrent l'index dont le bout a été arraché, avec tact ils le mettent à côté de sa main... Un autre arrive et le pose dans l'autre sens, et finalement le bout de doigt finira dans la poubelle. Le Majeur lui a été écrasé à la première phalange... Quand finalement en essayant de me faire comprendre et grâce à la solidarité des femmes qui me voient mal , j'arrive à rentrer et rejoindre Steph que je retrouve blême et sur le point de tomber dans les pommes. Il me dit mon doigt est dans la poubelle... je demande au docteur, il me montre les radios et là je suis un peu rassuré je vois que l'index a tous ses os, sauf un tout petit bout, et le majeur est tordu avec plusieur fracture, mais on a eu tellement peur que ce soit pire que je me sens mieux. Ils ont appelé le chirurgien et ils vont l'opérer dans quelques minutes, lui mettre une broche et recoudre. Le chirurgien a l'air bien plus professionel , il parle Anglais et m'explique ce qu'il va faire. Alors nous partons dans un hôtel pour l'attendre, finalement il passera la nuit à l'hôpital, dans un dortoir. Il n'y a aucune prise en charge de la douleur et ils ne lui donnerons qu'un antalgique...Heureusement que je lui avais donné des antalgiques mais quand la douleur s'est reveillée de l'anesthésie il aurait bien aimé avoir de la morphine!Enfin les soins au Cap vert sont bien loin des hopitaux français et la gestion de la douleur inexistante! Je viens chercher Stéphane qui n'a pu dormir qu'à partir de 4h du mat et nous rentrons au bateau. Je me suis arrangée avec un pêcheur dont je prends le numéro, pour qu'il vienne nous chercher. J'ai acheté un téléphone seul contact avec l'extérieur, et avec quelques courses pour bien manger pendant ce confinnement. Stéphane lutte contre la douleur et la déprime, allons nous arrêter le voyage là...Stéphane entends le bruit de ses doigts écrasés dès qu'il ferme les yeux, on parle beaucoup de ses angoisses mais la douleur est là... Et puis on cherche de l'aide on peut pas rester ici, un gars a nagé jusqu'à Somewhere l'autre jour et c'est toujours l'angoisse du vol, les cadenas partout, au sortir du Sénégal c'est vraiment lourd comme préoccupation! Abana nous attends à Tarrafal, Manu devrait pas tardé, Tommy a rejoins Abana à Tarrafal, donc on envoie des emails, on pense aussi à Sylvain et Armelle qu'on croit dans coin... Finalement Sylvain et Armelle sont rentrés en France, ils nous appellent tous désolé. Et puis l'espoir renait quand Daniel d'Abana nous appelle suite à la lecture de notre mail. On est trop heureux, il arrive après demain et va nous aider à naviguer Somewhere sur Tarrafal! Déjà le vent nouveau de son arrivée nous régénère, il a aussi un doigt en moins, il est menuisier... Il nous dit que c'est pas grave qu'il va vite se remettre, ça fait du bien d'en parler. On va aller a Tarrafal où l'eau est claire où les copains sont là et où la vie est douce!
Le jour suivant de notre arrivée Manu arrive avec Cécile du Sénégal et làon est vraiment bien. On se retrouve dans cette situation dont on a rêvé depuis notre départ, avec des copains dans un endroit chouette! Pauvre Stéphane ne peut pas se baigner, ni faire de la chasse sous marine avec Manu. Il ya aussi Marcus et Cathy qui ont récupéré 5 chiots qui mourraient, et ils sont tous très sympa. Ils nous aident, viennent nous chercher nous ramènent. Bref on est beaucoup moins vulnérable que seuls à Praia, les cap verdiens sont très sympa, et le risque de vol est bien moindre.
Stéphane souffre toujours par contre, en finissant les antalgiques il se rapporche de la pharmacie et du médecin d'ici qui lui disent qu'il y a une infection. Là c'est encore un coup au moral. Bon ils disent que c'est normal, son corps rejette la broche, mais il faut aller voir le chirurgien de nouveau. Alors Stéphane est en ce moment en train de se faire réopéré, le chirurgien va enlever la broche et mettre une atèle cette fois.
C'est peut être mieux que cette broche qui dépasse et qu'il cogne souvent. On va aussi envoyer ses radios à un chirurgien en France, contact de Manu, pour savoir si c'est de la boucherie ou du bon travail sur son doigt. Si il faut nous rentrerons en France pour régler ça. C'est dans ces moements là vulnérables à cause de la langue que nous ne maîtrisons pas bien et de la façon de faire icic bien différente de la notre. Mais quand même surtout de la part des femmes, qui sont vraiment gentilles et m'aident sans mot dire ni demande de ma part pour porter les sacs, garder Betty ou Lily, ouvrir les portes. Ce sont des détails importants quand on est dans notre situation. Enfin, maintenant avec les copains c'est aussi très chaleureux, et de repas en promenade Stéphane a repris le moral et nous nous sommes reposés. Lily peut enfin se baigner et jouer au sable. La ville est agréable, avec un marché très bien achalandé, on dit que des bêtises sur le cap vert décidément...
Enfin les Capverdiens sont très gentils, mais ils ne viennent pas vers toi comme au Sénégal. Si par contre ils te voient en difficulté ils viennent t'aider sans attendre. Pour les débarquements ou les départs avec les rouleaux, c'est chouette d'être aidé, parce que c'est pas toujours facile, surtout avec Betty sur le ventre. Mais grâce à Abana nous n'avons pas a assumer ça pour le moment, ils font les passeurs pour nous.
Voilà pour les nouvelles du front pour le coup... Nous ne savons pas encore ce que nous allons faire. Nous attendons que les vents diminuent et nous verrons, tout le monde reste là jusqu'au mois de juin, alors pour 2 semaines on est tranquille. Ensuite, on suivra peut-être Abana, avec Benjamin qui viendra aider Steph pour la navigation (Benjamin c'est le fils ainé des Abanas). Pour l'instant je remplace un peu Stéphane au rangement du pont, à la corvée d'eau (tous les jours 70 litres, je remplirais le tanc doucemanette), attacher l'annexe, démarrer le moteur, dévisser les boulons pour démonter le carbu, etc... Nous avons du gaz, le marché est super, les pêcheurs apportent du poisson sur la plage, on fait des barbecues...Il n'y a qu'à attendre que ces satanés doigts guérissent...
Bon pour les photos il faudra attendre un peu, ça n'a pas été la priorité, mais je vais m'en occupé et vous montrer cette jolie baie dans laquelle nous avons mouillé!
On pense bien fort à tout le monde!!
Nous avons quitté notre cher Djiromait, et sa douce Casamance. Après des au revoirs avec Sophie, Rhadi, Fatou et bien sûr Omar, le bateau plein des cadeaux de riz sacré en magnifique bouquet, les belles mangues et pommes de cajou, les cacahouètes et autres bijoux de la nature casamancaise et le coeur gros de laisser de si aimables gens et leur terre si paisible. Très vite la séparation ne fut que plus couteuse, car nous touchons en allant de Carabane à Djogue. Nous mouillons en urgence pour éviter plus de dégâts, empêchés d'aller dans le bolom pour se mettre à l'abri. Heureusement pas de mal si ce n'est un beau bleu pour Lily et une belle frayeur pour tous! Le moteur de l'annexe commence à faire des siennes et nous tentons une descente à terre à la rame sans succès si ce n'avait pas été grâce à un pêcheur qui nous récupère alors que nous dérivions au large (pas loin n'éxagérons rien!).
Finalement nous partons au lever du soleil pour le Cap Vert. La sortie de la Casamance est aussi difficile en pratique que dans les coeurs, nous avançons péniblement avec un effet machine à laver certain et déjà les estomacs sont mis à mal. C'est sûr que 3 mois de calme presque plat ça ne permet pas de rester amariné.
Et puis du près, nous sommes poussés au Sud, nous ferons un peu d'Ouest et dès que possible du Nord. Nous passerons 4 jours en mer. Les deux premiers j'ai été bien malade et le moral était pas très fort. Stéphane tout à sa navigation a pu quand même dormir quelques heures la première nuit et ensuite s'est détendu car nous étions vraiment seul et les appareils de veille nous protégeaient. Nous avons passés de bons moments familiaux avec les Barbies, Monsieur Patate et avons tenté de nous occuper à jouer, lire, regarder des films, manger et dormir. La gîte de 20 degré au moins!!!, ne permet pas de déplacements faciles mais nous avons fait comme nous pouvions!
En arrivant à Praia nous avons la surprise de trouver Tomy jeune gamin de 23 ans qui vient d'acheter son bateau et voulait nous suivre et puis qui avait changé d'avis pour la transat. Finalement une voie d'eau l'avait contraint à s'arrêter au Cap vert.
Nous avons fait le travail de "laisser aller" par rapport à la Casamance et nous sommes déjà prêts à ouvrir notre coeur au Cap vert quand notre premier débarquement à terre nous fout tous à l'eau avec une belle saucée sans grand mal et encore une belle trouille. Tout le monde est sauf à peine trauma, Lily joue dans le sable quand nous faisons la liste des pertes qui se soldent à un téléphone, ma chère paire de lunettes, une chaussure de la belle paire neuve que je gardais depuis le départ pour Lily et quelques couches jetables (denrée précieuse!!)
Assez rapidement nous éprouvons la difficulté de communiquer en créole portugais, mais nous sentons la gentillesse des gens. On me prête un tee shirt pour couvrir Betty, la serveuse du petit resto me la garde pour que je mange tranquillement, les gars sur la plage, nous aident à mettre l'annexe à terre et à repartir le soir. La ville de Praia est moderne et grande, on y trouve des magazins comme en europe, l'influence portugaise ne doit pas y être pour rien. Il y a la clim dans les taxis et les magasins et même si quelques femmes portent des bassines sur leurs tête à la Sénégalaise, elles ne sont pas en tenue traditionelle et ne dépareilleraient pas à Paris ou à Londres (sans leur bassine bien sûr!!) Le prix des choses est assez élevé, mais les taxis et la téléphonie mobile sont bien moins cher. Bon pour l'instant nous en sommes qu'aux premiers pas alors les commentaires seront sans doute révisés quand nous nous écarterons de la grande ville. Nous prendrons notre temps cependant, soucieux de faire les choses avec calme et dans l'ordre pour ne pas manquer un plan boulot ou se précipiter à oublier des trucs de ravitaillement, l'achalandage est réputé pour être difficile ailleurs.
Malheureusement nos premiers pas serons douloureux. Le jour suivant le debarquement difficile nous décidons de mouiller plus près du port de pêche où il y a un ponton plus sûr pour débarquer la petite famille. Nous étions calmes, après une bonne journée de travail ensemble, nous n'étions pas précipités mais ...l'accident se produisit quand même... Stéphane devait relever deux ancre l'une attachée à l'autre. La première était remontée mais la seconde tirait, il a voulu soulager la deusième en levant la première, a mis ses doigts dessous, Somewhere a avancé et là c'est le drame. J'ai entendu un grand cri et "recule recule!!", j'ai reculé libérant les doigt de Stéphane. Quel horreur il est revenu vers moi en me disant "j'ai les doigts coupés, vite on remouille, je dois aller aux urgences!"
L'horreur, on enferme sa main dans un plastique toujours dans le gant, je lui donne une dose d'arnica montana, du di-antalvic et un anxiolitique, et on prends des sous, on ferme tout le bateau, on monte dans l'annexe et le sale moteur ne démarre pas!!! Putain!!! Alors vite on reouvre tout, j'ai peur qu'il tombe dans les pommes à tous moments, mais il tient bon, c'est hallucinant, il n'a pas encore vraiment mal... Sur le 16 je demande de l'aide, quelqu'un m'entends, on attends que la police vienne nous chercher...l'attente est insupportable! Et enfin quelqu'un arrive, vite on embarque, ils ont appelé un taxi dans lequel on saute pour les urgences. On arrive la bas et là c'est pas cool du tout, nous avec Lily et Betty on est dans une salle d'attente on comprends rien de ce qu'il se passe pour Steph, on se sait pas si on va venir nous dire ce qu'il en est...Et pour Steph c'est pire, il tombe sur cette équipe de zouaves qui veulent arracher le gant d'abord, sous la pression de steph ils acceptent de le couper mais ils n'ont pas de ciseaux, ils rigolent...Bref Steph blémit. Ils finissent pas réussir à couper le gant et ils découvrent l'index dont le bout a été arraché, avec tact ils le mettent à côté de sa main... Un autre arrive et le pose dans l'autre sens, et finalement le bout de doigt finira dans la poubelle. Le Majeur lui a été écrasé à la première phalange... Quand finalement en essayant de me faire comprendre et grâce à la solidarité des femmes qui me voient mal , j'arrive à rentrer et rejoindre Steph que je retrouve blême et sur le point de tomber dans les pommes. Il me dit mon doigt est dans la poubelle... je demande au docteur, il me montre les radios et là je suis un peu rassuré je vois que l'index a tous ses os, sauf un tout petit bout, et le majeur est tordu avec plusieur fracture, mais on a eu tellement peur que ce soit pire que je me sens mieux. Ils ont appelé le chirurgien et ils vont l'opérer dans quelques minutes, lui mettre une broche et recoudre. Le chirurgien a l'air bien plus professionel , il parle Anglais et m'explique ce qu'il va faire. Alors nous partons dans un hôtel pour l'attendre, finalement il passera la nuit à l'hôpital, dans un dortoir. Il n'y a aucune prise en charge de la douleur et ils ne lui donnerons qu'un antalgique...Heureusement que je lui avais donné des antalgiques mais quand la douleur s'est reveillée de l'anesthésie il aurait bien aimé avoir de la morphine!Enfin les soins au Cap vert sont bien loin des hopitaux français et la gestion de la douleur inexistante! Je viens chercher Stéphane qui n'a pu dormir qu'à partir de 4h du mat et nous rentrons au bateau. Je me suis arrangée avec un pêcheur dont je prends le numéro, pour qu'il vienne nous chercher. J'ai acheté un téléphone seul contact avec l'extérieur, et avec quelques courses pour bien manger pendant ce confinnement. Stéphane lutte contre la douleur et la déprime, allons nous arrêter le voyage là...Stéphane entends le bruit de ses doigts écrasés dès qu'il ferme les yeux, on parle beaucoup de ses angoisses mais la douleur est là... Et puis on cherche de l'aide on peut pas rester ici, un gars a nagé jusqu'à Somewhere l'autre jour et c'est toujours l'angoisse du vol, les cadenas partout, au sortir du Sénégal c'est vraiment lourd comme préoccupation! Abana nous attends à Tarrafal, Manu devrait pas tardé, Tommy a rejoins Abana à Tarrafal, donc on envoie des emails, on pense aussi à Sylvain et Armelle qu'on croit dans coin... Finalement Sylvain et Armelle sont rentrés en France, ils nous appellent tous désolé. Et puis l'espoir renait quand Daniel d'Abana nous appelle suite à la lecture de notre mail. On est trop heureux, il arrive après demain et va nous aider à naviguer Somewhere sur Tarrafal! Déjà le vent nouveau de son arrivée nous régénère, il a aussi un doigt en moins, il est menuisier... Il nous dit que c'est pas grave qu'il va vite se remettre, ça fait du bien d'en parler. On va aller a Tarrafal où l'eau est claire où les copains sont là et où la vie est douce!
Le jour suivant de notre arrivée Manu arrive avec Cécile du Sénégal et làon est vraiment bien. On se retrouve dans cette situation dont on a rêvé depuis notre départ, avec des copains dans un endroit chouette! Pauvre Stéphane ne peut pas se baigner, ni faire de la chasse sous marine avec Manu. Il ya aussi Marcus et Cathy qui ont récupéré 5 chiots qui mourraient, et ils sont tous très sympa. Ils nous aident, viennent nous chercher nous ramènent. Bref on est beaucoup moins vulnérable que seuls à Praia, les cap verdiens sont très sympa, et le risque de vol est bien moindre.
Stéphane souffre toujours par contre, en finissant les antalgiques il se rapporche de la pharmacie et du médecin d'ici qui lui disent qu'il y a une infection. Là c'est encore un coup au moral. Bon ils disent que c'est normal, son corps rejette la broche, mais il faut aller voir le chirurgien de nouveau. Alors Stéphane est en ce moment en train de se faire réopéré, le chirurgien va enlever la broche et mettre une atèle cette fois.
C'est peut être mieux que cette broche qui dépasse et qu'il cogne souvent. On va aussi envoyer ses radios à un chirurgien en France, contact de Manu, pour savoir si c'est de la boucherie ou du bon travail sur son doigt. Si il faut nous rentrerons en France pour régler ça. C'est dans ces moements là vulnérables à cause de la langue que nous ne maîtrisons pas bien et de la façon de faire icic bien différente de la notre. Mais quand même surtout de la part des femmes, qui sont vraiment gentilles et m'aident sans mot dire ni demande de ma part pour porter les sacs, garder Betty ou Lily, ouvrir les portes. Ce sont des détails importants quand on est dans notre situation. Enfin, maintenant avec les copains c'est aussi très chaleureux, et de repas en promenade Stéphane a repris le moral et nous nous sommes reposés. Lily peut enfin se baigner et jouer au sable. La ville est agréable, avec un marché très bien achalandé, on dit que des bêtises sur le cap vert décidément...
Enfin les Capverdiens sont très gentils, mais ils ne viennent pas vers toi comme au Sénégal. Si par contre ils te voient en difficulté ils viennent t'aider sans attendre. Pour les débarquements ou les départs avec les rouleaux, c'est chouette d'être aidé, parce que c'est pas toujours facile, surtout avec Betty sur le ventre. Mais grâce à Abana nous n'avons pas a assumer ça pour le moment, ils font les passeurs pour nous.
Voilà pour les nouvelles du front pour le coup... Nous ne savons pas encore ce que nous allons faire. Nous attendons que les vents diminuent et nous verrons, tout le monde reste là jusqu'au mois de juin, alors pour 2 semaines on est tranquille. Ensuite, on suivra peut-être Abana, avec Benjamin qui viendra aider Steph pour la navigation (Benjamin c'est le fils ainé des Abanas). Pour l'instant je remplace un peu Stéphane au rangement du pont, à la corvée d'eau (tous les jours 70 litres, je remplirais le tanc doucemanette), attacher l'annexe, démarrer le moteur, dévisser les boulons pour démonter le carbu, etc... Nous avons du gaz, le marché est super, les pêcheurs apportent du poisson sur la plage, on fait des barbecues...Il n'y a qu'à attendre que ces satanés doigts guérissent...
Bon pour les photos il faudra attendre un peu, ça n'a pas été la priorité, mais je vais m'en occupé et vous montrer cette jolie baie dans laquelle nous avons mouillé!
On pense bien fort à tout le monde!!
Juin 2011 Tarrafal
Depuis le dernier récit les choses se sont quand même bien arrangées. Maintenant Stéphane n'a plus de point aux doigts et on peut envisager la guérisson plus tranquillement sans risque d'infection, avec un peu de rééducation pour le majeur. Bientôt il pourra se baigner. Il fait plus de choses, a recommencé à bricoler sur le davier, se coupe son poisson tout seul et se sent mieux. Le sommeil est revenu même si c'est à l'aidedu stilnox et le moral est sur une meilleure pente.
Quant à moi j'ai toujours pas mal de travail et les journée commencent à 6h30 avec les louloutes, mais tout est très agréable. J'apprécie beaucoup la vie ici. D'abord les femmes avec qui je socialise en grande partie sont adorables, c'est dommage qu'on ne puisse pas échanger plus en profondeur à cause de la langue. Je vais trouver des moyens pour apprendre la langue c'est trop bête. Et puis nous nous sommes lancé dans le business avec un succès magique qu'on attendais pas. Ici on peut tout vendre c'est génial, comme les marchandes ambulantes vont partout je leur emboite le pas et tout semble naturel. Aucune animosité de la part des autres vendeuses, bien au contraire, ce n'est pas rare qu'une femme s'assoit à côté de mon stand et fasse les ventes à ma place en créole, c'est juste génial!! On me demande aussi de montrer ce que j'ai à vendre, on me dit "tiens ma copine a vu ma médaille elle en veut une, va la voir" et me voilà partie vers la copine, qui elle même a des copines et comme ça en rigolant je fais 15 euros en 20 minutes! Les femmes sont vraiment gentilles.
La marchandise de bijoux religieux c'est pile poil ce qu'il faut vendre ici, c'est beau, c'est religieux et ça coute pas cher, ils nous tombent dessus comme des mouches et d'ici peu toute la ville sera parée. Nous avons commencé par l'église le dimanche, ensuite vers les pêcheurs, et ça a fait tour de la ville. On a aussi mis de la marchandises du Maroc, des écharpes en soie d'Inde et des bijoux du Sénégal dans une boutique au marché. Jules le vendeur Sénégalais nous prends 30% mais bon c'est toujours un plus. Cette semaine j'ai vraiment bien vendu, plus Jules, je pense que je depasse les 80 euros!! Stéphane a vendu deux chandeliers à Tommy qui a dématté et renfloue son bateau. On attends toujours un acheteur pour les filets de pêche mais la maille est un peu petite ici. Enfin, on compte bien se développer, Dimanche c'est Eglise le matin et tattoo sur la plage l'après midi, on espère cartonner avec les touristes cap verdien qui viennet de Praia pour la journée. Ils rigolent pas les Cap Verdien avec le loisir, ils arrivent avec la sono, le barbecue, le picnic gargantuesque et ils dansent, ils jouent sur la plage et ils se la donnent. Comme ils sont coquets comme tout, notre business leur va très bien, une petite chaine et une médaille de Lourdes, un tattoo et peut être même une tresse en coton si on sors le grand jeu! Et voilà les escudos en veux-tu en voilà!! On achète que du poisson, des légumes et fruits, un peu d'avoine pour le petit dej' et on mange sainement pour pas cher!! La belle vie quoi! Il faut juste que ces doigts se guérissent pour que Stéphane puissent se baigner dans cette belle eau chaude.
Sinon les filles vont bien. Lily va à l'école depuis la semaine dernière, c'est chouette, elle se régale. Betty va de bras en bras et elle aime ça, tout va bien pour elles!
Depuis le dernier récit les choses se sont quand même bien arrangées. Maintenant Stéphane n'a plus de point aux doigts et on peut envisager la guérisson plus tranquillement sans risque d'infection, avec un peu de rééducation pour le majeur. Bientôt il pourra se baigner. Il fait plus de choses, a recommencé à bricoler sur le davier, se coupe son poisson tout seul et se sent mieux. Le sommeil est revenu même si c'est à l'aidedu stilnox et le moral est sur une meilleure pente.
Quant à moi j'ai toujours pas mal de travail et les journée commencent à 6h30 avec les louloutes, mais tout est très agréable. J'apprécie beaucoup la vie ici. D'abord les femmes avec qui je socialise en grande partie sont adorables, c'est dommage qu'on ne puisse pas échanger plus en profondeur à cause de la langue. Je vais trouver des moyens pour apprendre la langue c'est trop bête. Et puis nous nous sommes lancé dans le business avec un succès magique qu'on attendais pas. Ici on peut tout vendre c'est génial, comme les marchandes ambulantes vont partout je leur emboite le pas et tout semble naturel. Aucune animosité de la part des autres vendeuses, bien au contraire, ce n'est pas rare qu'une femme s'assoit à côté de mon stand et fasse les ventes à ma place en créole, c'est juste génial!! On me demande aussi de montrer ce que j'ai à vendre, on me dit "tiens ma copine a vu ma médaille elle en veut une, va la voir" et me voilà partie vers la copine, qui elle même a des copines et comme ça en rigolant je fais 15 euros en 20 minutes! Les femmes sont vraiment gentilles.
La marchandise de bijoux religieux c'est pile poil ce qu'il faut vendre ici, c'est beau, c'est religieux et ça coute pas cher, ils nous tombent dessus comme des mouches et d'ici peu toute la ville sera parée. Nous avons commencé par l'église le dimanche, ensuite vers les pêcheurs, et ça a fait tour de la ville. On a aussi mis de la marchandises du Maroc, des écharpes en soie d'Inde et des bijoux du Sénégal dans une boutique au marché. Jules le vendeur Sénégalais nous prends 30% mais bon c'est toujours un plus. Cette semaine j'ai vraiment bien vendu, plus Jules, je pense que je depasse les 80 euros!! Stéphane a vendu deux chandeliers à Tommy qui a dématté et renfloue son bateau. On attends toujours un acheteur pour les filets de pêche mais la maille est un peu petite ici. Enfin, on compte bien se développer, Dimanche c'est Eglise le matin et tattoo sur la plage l'après midi, on espère cartonner avec les touristes cap verdien qui viennet de Praia pour la journée. Ils rigolent pas les Cap Verdien avec le loisir, ils arrivent avec la sono, le barbecue, le picnic gargantuesque et ils dansent, ils jouent sur la plage et ils se la donnent. Comme ils sont coquets comme tout, notre business leur va très bien, une petite chaine et une médaille de Lourdes, un tattoo et peut être même une tresse en coton si on sors le grand jeu! Et voilà les escudos en veux-tu en voilà!! On achète que du poisson, des légumes et fruits, un peu d'avoine pour le petit dej' et on mange sainement pour pas cher!! La belle vie quoi! Il faut juste que ces doigts se guérissent pour que Stéphane puissent se baigner dans cette belle eau chaude.
Sinon les filles vont bien. Lily va à l'école depuis la semaine dernière, c'est chouette, elle se régale. Betty va de bras en bras et elle aime ça, tout va bien pour elles!
Vers les pecheurs, Conception et Ricardina les petites Maman de Betty; Et Branca qui sert ces belles assiettes pour 200 Escudos autre Maman de Betty
Barbecue pour l'anniversaire de Gedeon 8 ans Stand devant l'Eglise, on vends a la sortie
Eté au Cap Vert
Voilà je n'ai pas mis le blog à jour car j'étais bien occupée avec mes businesss à droite à gauche. J'ai pas trop mal bossé avec le shiatsu dans un hotel grâce au touristes étrangers et cap verdiens. La diaspora nous a fait bien bossé au tattoo et avec le religieux, mais j'ai arrêté l'église car la clientèle se faisait rare. Mais avec le shiatsu et des ventes à Jules le Sénégalais nous avons réussi à vivre sans trop taper dans les économies. En fait, nous avions retiré la marchandise de la boutique de Jules car ce n'était pas clair et au final Stef lui a mis la tête à l'envers et lui a vendu du marocain et des bijoux du Sénégal. Pour les affaires nous ne sommes pas mécontents.
Pour Stef les choses se sont améliorées mais il a été très affecté par l'accident des doigts, c'était dur de remonter la pente. Et puis des problèmes techniques avec le mouillage nous ont embêtés. D'abord la chaine se prennait dans les cailloux dès que le vent tournait alors il fallait bien souvent l'enlever en plongeant ou avec le moteur manoeuvrer pour faire le tour des rochers... On dormait pas tranquilles. Ensuite on voulait aller à Fogo et Brava les deux petites îles d'à côté mais on a eu de la mayonnaise dans le moteur...de l'eau dans l'huile... Alors là aussi Stef s'est creusé le cerveau pour trouver la panne et pas dépenser plein d'argent chez le mécano bateau du coin en qui il n'avait pas vraiment confiance...Et il a réussi à force d'acharnement et de vérification. Il devient un as de la mécanique mais se plaint de ne pas être encore à l'aise avec ses doigts.
Enfin du stress encore car on a du remouiller avec les annexes grâce à l'aide d'Abana pour aller dans du sable parce que nous nous sommes encores pris dans un cailloux et que nous n'avions plus de moteur. Et puis finalement on était trop près de la plage, les jeunes d'Assomada qui ne nous connaissait pas, nageaient jusqu'au bateau pour faire les kakes dessus! Heureusement les pêcheurs les engueulaient pour nous. Au final on s'est bien éloignés dans du sable et là c'était bon...jusqu'à ce que George arrive et nous réveille en pleine nuit car il allait nous percuter! Ah la la...mais là c'est lui qui a remouillé, nous lui avions pourtant dit qu'il était trop près.
On a eu aussi les épisodes bobos, d'une petite égratignure ou d'un bouton de moustique on avait des plaies infectées purulantes pendant des semaines. Tous les trois on en a eu. J'ai la palme de plus gros bobo, Stef a la palme des plus nombreux et Lily du plus long à soigner, même Betty en a eu. Au jour d'aujourd'hui, nous pensons que Stef a un staphilicoque car il en a trois en chantier qui ne guérissent pas. Par contre au cour de ces mois de voisinage avec les abanas, nous avons appris beaucoup sur les huiles essentielles et l'argile, ça a été chouette pour ça. Nous avons soigné mon infection au pied avec les cataplasmes d'argile toutes les heures, avec des infusions et compresses de buis etbpansements à l'oignon.
J'ai aussi initié des cours de yoga sur la plage, alors c'était chouette, on partait des bateaux à la nage (à l'époque où Marcus et Cathy étaient encore là) à 7h30 et on faisait 1h de yoga et on revennait prendre le petit dej. Et puis Tesa est arrivée avec Joel et ses deux Sénégalaises et elle a pris le relais des cours de yoga Ashtanga! On invitaient même le enfants qui nous regardaient. Les Cap verdiens sont très soin du corps et font tous de l'exercise...enfin plus les hommes.
Donc pour moi cette escale a été chouette aussi en terme d'activité, de socialisation et d'échanges.
Pour Lily aussi je crois que c'était chouette. Bon il y a toujours les "Lily Lily" dans la rue qui sont pénibles mais après que l'école ait fermé elle s'est fait des copains et copines. Il y a eu Felix qui est venu tout le mois de Juillet avec sa Maman française Nicole et son papa Cap verdien. Felix est venu dormir au bateau et tout. Et puis il y a eu Monica et Pepina de son age que l'on a rencontré chez Adelina et Jojo un couple super gentil et différent des autres, plus doux. Lily est allé dormir pleins de fois chez eux et a passé des journées entières à jouer avec les enfants du quartier. Adeline était ravie de garder les petites le dimanche quand nous travaillons ou quand on préparait le départ. On les a bien invité sur le bateau mais malheureusement, ils sont arrivés comme des fous tous contents en chantant. Il y avait Adelina, Jojo leur fille Yaya, la petite Monica, Ruthy, un petit gars qui passait par là et la soeur de Monica (les nièces d'Adelina et Jojo). Mais au bout d'une demi heure je distribuais les primperans et les cuillères de sucre à l'huile essentielle de menthe, tout le monde sauf Jojo qui est pêcheur a vomis! ils sont tous rentrés à terre malades et sont allés se couché à 8h sans manger, le fiasco! Nous on sentait rien, après avoir eu une semaine avec du roulis ou même nous nous étions un peu malade et où les balades à terre s'imposaient, nous pensions qu'il n'y avait pas de problème ce soir là...On a fêté l'aniversaire de Lily chez Adelina, j'ai fait un gateau géant pour tous les gosses du quartier. Adelina et Yaya ont fait du pop corn avec le Maïs de pays de leur récolte, il y avait les Abanas et Guy et les enfants ont dancé la Batuca, inoubliable...la batuca c'est la danse traditonnelles des femmes d'ici et Lily maitrise presque les coups de hanche sensuels.
Et la petite Betty qui grandit inexorablement! Elle se tient désormais debout sur ses jambes une seconde ou deux sans se tenir. Elle est pas très douée au quatres pates mais aime à se déplacer debout en se tenant. Elle parcours ainsi les balcons d'un bout à l'autre de la chambre en jetant chaque objet après examination bucale. Elle se marre elle dans la vie et c'est pas les soucis ou les bobos de la famille qui vont altérer sa bonne humeur! Elle a une passion pour la nourriture et nous casse clairement les pieds à chaque repas. Nous finissons tous rassemblés dans les coins de la table loin d'elle pour sauver nos assiettes car elle attrappe tout! Elle devore les mangues et les biscuits et a commencé a manger des yaourts et des purées et fruits. Elle est terrible! Elle crie si tu manges un truc devant elle sans lui donner et avalerait n'importe quoi! Elle est mignone comme tout. Elle rit comme une folle aux pitreries de sa soeur qui est trop contente d'avoir un public si admiratif! Le calme casamansais a laissé place au dynamisme inhérent aux nouvelles aptitudes. On s'éclate de la regarder évoluer et de les voir les frangines comme on les appelle...comme deux vieux complices on se regarde avec Stef en déclarant avec satisfaction et bonheur "ça promet..."
Voilà notre vie au Cap Vert, là nous avons bougé sur l'île de Sal pour laissé Somewhere un petit peu et aller en France. Nous avons embarquer Tesa et Badoo pour une nav encore épique. La Grand voile a rendu l'âme mais on s'en fout on en a acheté une autre au pirate de Patrick (qui doit partir au Sénégal depuis 4 mois avec Axel). Moi j'en ai vraiment marre des nav à la "bip" où je suis malade. Stef aussi, après la grand voile qui s'est déchirée le pilote a cessé de fonctionné, deux courroies se sont rompues, on a bien tapé avec la houle et personne a vraiment dormis pour 48h! On a tiré des bords car on arrivait pas à aller au cap avec le vent et on a fait du près serré avec une belle gite dégueulasse qui ne permet aucun déplacement avec un bébé dans les bras. C'était l'aniversaire de Badoo le deusième jour mais même si Tesa a reussi a faire un gateau, personne n'a eu le gout de faire à manger et on a guère mangé du gateau. Il y a eu aussi une fuite de la vache à eau, donc plus d'eau au robinet mais plein d'eau dans les placards!! On en a marre, marre...alors quand ma mère nous propose de venir en France on saute sur l'occasion car on a besoin d'une pause avec tous les problèmes techniques, les placards moisis, les affaires abimées, les problèmes de rangement, l'exiguité des lieux, les Cap verdiens, les marins défraichis qui vous ruinent le moral (et ici à Palmeira, y a un repère!), des infections sous les tropiques, de la nourriture portugo-cap verdienne (à part les mangues, les avocats et les papayes, on mange souvent la même chose et les plats locaux n'ont rien à envier au pire des plats français...) bref, on est un peu crevés et on a besoin de vacances!! Le comble vous diriez...Bah chacun sa croix (tiens j'entends Stef dans la chambre déclarer résigné "même l'agraffeuse ne marche pas!"...)
Alors on fait le tour du bateau des cales au placards, on vide l'eau, les poussières et on jète et range autrement! On vends les chaussures non utlisées, on trie les affaires qu'on mets pas. On fait un énorme rangement avant de partir car il ne faut rien laisser sur le pont et il faut bien ranger tout ce fourbis. Ah oui j'ai oublié de dire que nous étions envahis de cafard!!! Et il y a aussi les mouches que nous tuons quotidiennement par centaines avec les collants chinois. Alors on fait le net aussi pour la bouffe que les cafard ne fassent pas de buffet en notre absence!
Ici à Sal c'est comme à Fuerteventura, le tourisme de masse. Les taxi parlent en euro et tout est cher; le kilo de papaye monte à 200 escudos au lieu de 80 a Tarrafal et il n'y a pas grand chose en légume. Les avions emmènent plein de touristes dans les hotels de Santa Maria où les plages sont idylliques et une élite Cap verdienne les occupent comme au club med. C'est nul car du coup on nous assimille à eux! Ah les dégats du tourisme...A palmeira où Somewhere est ancré c'est un petit village où les touristes arrivent en bus, font le tour, vont dans les deux boutiques de souvenir, pour ensuite monter dans le Cataraman aux tourtues. Ils vont faire un tour en mer et reviennent deux heures après pour laisser la place au prochain car. On verra si à notre retour on va pas essayer de surfer sur cette vague d'italiens en proposant du shiatsu pour un mois pour faire des sous, ou si on bouge tout de suite. On va d'abord se reposer. Les Français en bateau qui habitent entre ici et Dakar sont gâté par le grogue (alchol trafiqué d'ici) et vraiment pas ragoutant, ils vous cassent le moral et ont perdu la fraîcheur des voyageurs. Ils ne nous font pas vraiment profiter de leur connaissances d'ici et commentent ou devrais-je dire critiquent sans en être invités tout ce que nous faisons ou disons. Alors leur compagnie ne nous plait pas. Une petit note chaleureuse et joyeuse est arrivé de Gambie sur Cétacé, en les personnes de Dom et Juliette qui nous offrent une compagnie très agréable et une aide certaine.
Jojo qui monte ses filets pendant que je fais le gateau d'anniversaire de LilyL'anniversaire de Lily chez Adelina et Jojo, tout le quartier est la, et les filles dansent le batuco traditionnel, c'était une très belle fête qu'Adelinaet moi avonsorganisé. Lily a passé une très bonne journée. |
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r.Septembre Octobre Novembre
Nous sommes donc rentrés en France, pour trouver un chaleureux accueil de la part de ceux à qui ont manque. Nous avons rempli nos coeurs d'amitiés et de chaleurs humaines d'abord avec la famille et ensuite avec les amis. Et puis nous avons rempli nos estomac de cette merveilleuse nourriture française si fameuse dans le monde! 3 semaines au camping du Castellas à Sète, une semaine chez la Mémée en Auvergne, 1 semaine chez Cathy dans le minervois, 2 semaines à Bédarieux chez Dominique du Sénégal qui nous a loué son avre de paix, 2 semaines chez Monique et Etienne...Et notre tour de France s'est achevé le 12 Novembre car notre bateau Somewhere et notre voyage nous attendaient. Nous sommes arrivés fatigués du stress et de la difficulté de la vie de voyage et du bateau. Nous avons pris des forces sur la terre ferme et des relations humaines. Nous avons pu réfléchir et nous recentrer. Est-ce que nous continuons? Nous avons lu beaucoup de blog sur la transat, nous avons bien réfléchis....mais c'est toujours difficile de prendre cette décision. Je crois que pour nous deux il est bien clair que la vie à terre a des aspects séduisants, pour les filles avec l'école les copains français, les cousins et cousines, pour nous, les amis la famille , mais se réétablir en France nous plonge dans un désarroi certain car nous ne voulons pas y vivre...Alors on continue, on essaye de trouver un endroit sur terre et à terre où nous sommes bien et où nous pourrions nous établir. Mais supporter la navigation c'est facile de dire oui bien confortable devant le poele de Bédarieux en mangeant des châtaignes.... Il y a aussi la lecture des beaux récits de voyage des blogs, ces magnifiques photos qui font miroiter de belles aventures.... Alors, alors??? Bon ben allez, au diable la navigation et son inconfort, il va falloir s'y coller encore, tanpis pour les pleurs et les rages que cette océan me cause, tanpis pour l'insécurité. On gagne en qualité de vie pour les rencontres, pour l'essentiel qui reste sans la consomation et le train-train. Il nous attends des coups du sort qui nous étonnent, des gens extraordinaires et ordinaires à découvrir , des façons de faire, des leçons à prendre, des confirmations que nous avons une vie qui nous convient en pleins d'aspects.
Nous aimons voyager et nous pensons que la richesse que l'on en retire pour nous et nos filles est plus importante que le stress et la peur de la mer. De plus nous pensons que nous nous protégeons d'une vie française qui ne nous plairait pas, des eccueils où nous irons tout droit parce que c'est difficile d'aller à l'essentiel dans la société moderne. On se fait si vite emporter par l'avoir et le besoin.
Nous allons donc continuer à rechercher "somewhere a placefor us". Fort et pleins de nouveaux atour en livre, en jouets pour les filles , en médicament, en outils et choses mécaniques pour somewhere...et oui on triche on prends ce qui est bon de chez nous pour être mieux sur notre bateau et parcourir le monde sur notre ilot de france, avec nos morceaux choisi.
En tous cas merci à tous pour votre disponibilité et votre gentillesse, Merci la famille Mamie mitraillette, Les harengs et les Patristes pour votre dévouement, merci Méme et Yves pour avoir pris soin de nous, merci Edith entre tous les fidèles, Merci Cathy et Juju pour votre générosité, merci Muriel et Karl pour votre aide pratique et votre présence, merci Etienne et Monique pour votre accueil et votre amitié, merci à mes élèves si touchants de fidélité et de bienveillance. Merci à tous, c'est vraiment émouvant de voir comment vous vous êtes tous mobilisés pour nous aider. Nous sommes vraiment chanceux et nous nous sentons parfois un peu ingrats. Nous aimerions tant vous rendre la pareille, s'il vous plait venez nous voir, pour que nous puissions vous donner nous aussi...
Nous sommes donc rentrés en France, pour trouver un chaleureux accueil de la part de ceux à qui ont manque. Nous avons rempli nos coeurs d'amitiés et de chaleurs humaines d'abord avec la famille et ensuite avec les amis. Et puis nous avons rempli nos estomac de cette merveilleuse nourriture française si fameuse dans le monde! 3 semaines au camping du Castellas à Sète, une semaine chez la Mémée en Auvergne, 1 semaine chez Cathy dans le minervois, 2 semaines à Bédarieux chez Dominique du Sénégal qui nous a loué son avre de paix, 2 semaines chez Monique et Etienne...Et notre tour de France s'est achevé le 12 Novembre car notre bateau Somewhere et notre voyage nous attendaient. Nous sommes arrivés fatigués du stress et de la difficulté de la vie de voyage et du bateau. Nous avons pris des forces sur la terre ferme et des relations humaines. Nous avons pu réfléchir et nous recentrer. Est-ce que nous continuons? Nous avons lu beaucoup de blog sur la transat, nous avons bien réfléchis....mais c'est toujours difficile de prendre cette décision. Je crois que pour nous deux il est bien clair que la vie à terre a des aspects séduisants, pour les filles avec l'école les copains français, les cousins et cousines, pour nous, les amis la famille , mais se réétablir en France nous plonge dans un désarroi certain car nous ne voulons pas y vivre...Alors on continue, on essaye de trouver un endroit sur terre et à terre où nous sommes bien et où nous pourrions nous établir. Mais supporter la navigation c'est facile de dire oui bien confortable devant le poele de Bédarieux en mangeant des châtaignes.... Il y a aussi la lecture des beaux récits de voyage des blogs, ces magnifiques photos qui font miroiter de belles aventures.... Alors, alors??? Bon ben allez, au diable la navigation et son inconfort, il va falloir s'y coller encore, tanpis pour les pleurs et les rages que cette océan me cause, tanpis pour l'insécurité. On gagne en qualité de vie pour les rencontres, pour l'essentiel qui reste sans la consomation et le train-train. Il nous attends des coups du sort qui nous étonnent, des gens extraordinaires et ordinaires à découvrir , des façons de faire, des leçons à prendre, des confirmations que nous avons une vie qui nous convient en pleins d'aspects.
Nous aimons voyager et nous pensons que la richesse que l'on en retire pour nous et nos filles est plus importante que le stress et la peur de la mer. De plus nous pensons que nous nous protégeons d'une vie française qui ne nous plairait pas, des eccueils où nous irons tout droit parce que c'est difficile d'aller à l'essentiel dans la société moderne. On se fait si vite emporter par l'avoir et le besoin.
Nous allons donc continuer à rechercher "somewhere a placefor us". Fort et pleins de nouveaux atour en livre, en jouets pour les filles , en médicament, en outils et choses mécaniques pour somewhere...et oui on triche on prends ce qui est bon de chez nous pour être mieux sur notre bateau et parcourir le monde sur notre ilot de france, avec nos morceaux choisi.
En tous cas merci à tous pour votre disponibilité et votre gentillesse, Merci la famille Mamie mitraillette, Les harengs et les Patristes pour votre dévouement, merci Méme et Yves pour avoir pris soin de nous, merci Edith entre tous les fidèles, Merci Cathy et Juju pour votre générosité, merci Muriel et Karl pour votre aide pratique et votre présence, merci Etienne et Monique pour votre accueil et votre amitié, merci à mes élèves si touchants de fidélité et de bienveillance. Merci à tous, c'est vraiment émouvant de voir comment vous vous êtes tous mobilisés pour nous aider. Nous sommes vraiment chanceux et nous nous sentons parfois un peu ingrats. Nous aimerions tant vous rendre la pareille, s'il vous plait venez nous voir, pour que nous puissions vous donner nous aussi...
Nous avons donc pris le train à la gare de Montpellier, accompagnés de presque tous les Morel Teil, avec nos 100 kilos de bagages et nos deux petites. Le trajet a été très agréable jusqu'à Bruxelles. On nous a aidé à sortir les bagages et on a trouvé un chariot dans la gare pour la correspondance du train qui nous amenait à l'aéroport. Ensuite une courte nuit dans l'aéroport pleins de lumière et un petit carré de sol mou où deux ou trois jeux pour enfants ont fait nos murs. Une bien courte nuit, même pour Lily et Betty, qui ont fait qu'à 5h du mat dans l'avion on a pionçé comme des bienheureux, encastré les uns contre les autres. Une dame anglaise m'a dit vers les toilettes, ah c'est vous la petite famille qui avez dormis pendant longtemps, on voulait vous prendre en photos...c'est pas mignon... Bon biensûr on a pas laissé passé les repas et les frangipanes mais on a un peu récupéré. Arrivés au Cap vert à Boavista, changement de décors et de température, bienvenus à tourist land! La plage est belle mais la ville l'est moins, que du béton et des espèces de cadavre de maison non achevées. Nous rencontrons les cap verdiens dans la ville vers la terre et pas vers la mer, hors des sentiers des Sénégalais et leur camelote à touristes et loin des quads qui vrombissent sans cesse avec des tas de blancs en vacances. Tout est cher à commencer par les hotels. Mais la débrouille ça nous connait, le lendemain même de notre arrivée je commence à travailler au Social club de Boavista, tenu par des Belges qui ne voient pas d'inconvénient à ce que je prenne 500 euros environs en 4 jours. Gain non négligeable pour nous loger à 60 euros la nuit dans un petit apart sympa non loin du social club en attendant le 20 Novembre le jour ou Carlos Ariel et Pedro, sur un suberbe voilier de luxe emmènent en charter deux allemandes sympa à Sal...et nous embarque gratuitement! Sacré Carlos homme portugais d'une cinquantaine d'année, le coeur sur la main et deux baby siter adorables en les personne de Pedro et Ariel une vingtaine d'année et une passion naissante pour Betty et Lily! Donc nous sommes à terre pendant une semaine, Papa fait la poule si j'ose dire comme un certain Etienne que nous ne nomerons pas! Et Maman travaille, peu de temps , 3h en moyenne par jour mais assez pour couvrir les frais. C'est cool on est dans un petit apart tout neuf, tout importé d'Italie, eau chaude, douche à volonté, frigo et practicité pour les enfants de bouger et jouer. On en profite tous bien. C'est dommage par contre que le complot des gosses contre notre sommeil continue. Il avait commencé en France et à notre plus grand regret se prolonge... Mais on se débrouille...On fait la sieste et on va se coucher tôt.
On a embarqué sur le voilier de Carlo le vendredi soir pour partir le Dimanche matin, en plus le proprio Italien a oublié de nous compter une nuit, alors on s'en tire vraiment bien, au niveau des sous. Chez Carlos on mange bien, on peut se doucher et même si on dors pas bien notre cabine est assez spacieuse pour nous accueillir tous les quatres avec nos bagages.
Le dimanche nous passerons la journéeen mer, au près et au moteur car le génois se déchire...tiens il n'y a pas que sur Somewhere qu'il y a des avaries! N'empêche que les retrouvailles avec la nav ne sont pas joyeuses malgrè la douceur des mouvements sur un plus gros bateau. On arrive à Santa Maria de Sal avant le coucher de soleil sur un mouillage rouleur et on débarque le lendemain matin pour retrouver enfin Somewhere tout entouré de pleins de beaux bateaux qui arrivent des canaries, dans un genre plutôt nouveau retraité riche mais bon....Pas de vol pas de casse, plus de cafard (j'avais mis le paquet pour les exterminer!) et une bonne semainede boulot pour retrouver de l'eau dans le tank, des toilettes, une annexe avec un moteur performant et une grand voile retaillée!!
Cela fait deux jour, Lily et Betty sont malades, Lily fait des pointes à 40.5 de fièvre, on attends, je reste à ses côtés, je la fais boire, je passe des dessins animés, je mouche son nez et lis des histoires...elle dors et ne mange pas. Et Papa a revêtu son habit de capitaine, déchainé il va du moteur de l'annexe à l'annexe elle même, entre démontage et nettoyage de carburateur rafistolage à la fibre de verre du zodiaque, le jour d'après c'est la vache à eau qu'il faut remplacer et les toilettes aussi, pendant ce temps je vide les sacs et range nos 100 kilos de bagages dans le ventre charnu de Somewhere...on a trop de choses on est fous!!! Mais au moins j'ai un beau noël pour les enfants et une belle pharmacie pour nous et pour Somewhere!
Nous retrouvons l'engonsement de l'espace exigu dans notre nid flottant avec le meilleur des lits et des promesses de voyage!
Eugène et Anne-Lise avec les fillesLagaren, le bateau pirate d'EugèneDécembre Janvier
Nous sommes retournés à Boavista pour travailler après deux semaines pour remettre le bateaux en état. Nous avons vu pendant ce laps de temps tous les bateaux arrivants des Canaries et qui après une courte pause au Cap Vert traversent pour le Brésil, les Antilles ou autres destinations qui font rêver... Abana est parti pour la guyanne avec Cétacé, Manu aussi dont nous n'avons plus de nouvelles. Mais nous, nous allons travailler un peu à Boavista. La traversée bien que facile et au portant ne fut pas agréable pour moi, si bien que sous la pression de Stef qui en a marre de me voir mal, j'ai pris un médicament pour le mal de mer. Et là envolés la nausée, la fatigue, les idées noires et la sensation de ne plus pouvoir rien faire en comptant les minutes voire les secondes qui nous séparent de notre destination. Ce fut une étape importante et pour moi une grande porte ouverte. En effet si je pouvais prendre des médoc, la traversée de l'atlantique prendrait un tout autre visage. Nous arrivons donc à Boavista où nous rencontrons une italienne qui vient de s'installer ici et veut monter un business de cours de voile mais a besoin de quelqu'un pour préparer le bateau et donner les cours. Stéphane s'y colle donc pendant que je travaille à la plage. Malheureusement les touristes Belges que j'étais venue masser ne furent pas très nombreux, mais je gagne quand même quelqu'argent qui nous permettent de manger et d'en mettre un peu de côté. En plus on a liquidé les quelques cadres qui restaient du Maroc ainsi que les savons d'argan et quelques huiles, donc le business va bien. Puis la rencontre avec Eugène et Anne-Lise dans un bateau gigantesque digne des films de pirates , nous a ouvert une autre voie encore. En fait Eugène est un ami de Mickael et Nina que nous avions rencontré au début de leur voyage aux Canaries et que nous retrouvions à Palmeira avant que Nina rentre en Allemagne pour Noel et prenne l'avion pour le Brésil pour s'économiser d'une navigation qu'elle redoute. Nous parlons de Bahia et il semble que peut-être nous les rejoindrons....à moins qu'Eugène qui nous branche sur des plans business qui nous influencent à rester plus longtemps au cap vert dans l'espoir de faire de l'argent avant d'aller au Brésil. Dans l'idée aussi de sevrer Betty dans cette année et donc prendre tous les médicaments nécessaires à une transat confortable, pour Lily aussi ce serait bien car il y a une école française et la dernière semaine passée à la crèche a montré qu'elle s'en nourrissait plus qu'avant et qu'elle était vraiment prête! Enfin nous réfléchissons... Du coup nous avons passé 15 jours là bas inspirés par Eugène et ses recherches de trésors, qui lui ont fait quand même gagné 4 millions d'euro d'un coup alors qu'il avait un tout petit bateau et plus un franc en poche!!! Ca fait rêver non? Quand on a visité son bateau on allait de surprises en surprises, resté jeune et enfantin, cet homme d'une cinquantaine collectionne les instruments de musique, a une bibliothèque à faire palir Philippe Raymond, il a une Harley Davidson à bord et pour mes yeux ébahis, des jambons Canarians de toutes variétés, une cambuse pleines de trésors, des congelos à toc de bons poissons et de viandes, une cuisines plus grande que celle d'une grande maison et un sauna!! Au milieu des objets en tous genres, destinés à la vente ou pas on déambule dans un bateau suédois d'époque (qui a plus de cent ans) transformé en bateau pirate regorgeant de trésors!! Anne-Lise sa compagne hollandaise est super gentille et Eugène vraiment généreux, leur compagnie nous plait beaucoup et leur conseils en business nous aide à voir les choses différemment. En effet quel pays en voie de développement nous rencontrerons aussi surement sur notre chemin? En plus la plus part des promoteurs immobiliers de Boavista sont Italiens et je parle Italien et Eugène nous mets en contact avec les hommes qu'il faut alors pourquoi pas? Ensuite si ça ne marche pas, pourquoi ne pas faire quleques allez retour en Gambie ou au Sénégal pour quelques marchandise, le cap Vert est si démuni que l'on peut faire quelques sous et partir l'année prochaine. Voilà, en attendant de mettre tout ça en place nous devons aller à Tarrafal ou plutot Praia pour refaire mon passeport perdu, car les papiers actes de naissance et certificat d'hébergement ne seront plus valides au dela du 22 décembre. Tant mieux car le vent à Boavista rends la vie sur l'eau très désagréable ce qui nous poussent à rester à terre tout la journée et à ne pas faire pleins d'aller et retour car c'est la douche assurée et le bateau est loin à cause des patates de corails et rochers près de la plage. Au passage si nous restons plus longtemps à Boavista, nous prendrons un appartement rendant la vie plus confortable. Au notre retour ici nous retrouvons avec grand plaisir les gens d'ici qui nous accueillent plein d'émotion. Depuis le large les pêcheurs crient Betty de leur barque et tous nous embrassent chaleureusement de nous revoir. Nous allons à Praia en bus pour la journée et la demande de passeport est encore plus simple qu'à Sète!! Si on avait su... Nous passons donc Noel en famille avec les filles et le premier de l'an avec les expatriés Français rencontré par hazard. Nous avons mis les filles chez Clotilde et nous les retrouverons par hazard encore à 12h30, on rentrera donc tous ensemble car Lily ne lache plus son père et je crains pour la nuit de Betty sans moi. C'est bien on a passé une soirée en amoureux et cela nous a nourrit quand même!! Alors Bonne année à tous ceux à qui on pense et qui nous lisent. On a bien pensé à vous qui devaient festoyer qui dans les vosges, qui au chambon, qui à Salvagnac, qui au Canada et encore d'autre dans un petit hameau audois, on vous embrasse tous très fort et on vous souhaite tout ce qu'il vous faut pour une belle année 2012...peut-être aussi un voyage qui nous réunira?? Qui sait.... On pense à vous tous et on vous embrasse très fort! |